Pourquoi ne pas limiter le nombre de mandats d'un président et éviter cette despotique éternité? L'année 2016 est fatidique pour les fédérations sportives. Ce sera l'année des élections qui ne vont rien apporter de nouveau. Ce n'est pas un air de pessimisme, c'est un fait qui date du passé, confirmé par la succession des mêmes causes et des mêmes effets. Ce n'est pas notre sujet. Ce qui nous intéresse, par contre, ce sont les règles du jeu de ces élections et leur mode de fonctionnement. Des règles que les fédérations elles-mêmes fixent dans leurs statuts, comme les critères de candidature. Aussi, faut-il parler d'un point essentiel, celui du nombre de mandats. Plus précisément le poste de président, puisqu'il s'agit d'un vote sur les listes. Chaque tête de liste passe par la présidence en cas de succès. Là, et contrairement au poste de président de la République par exemple (deux mandats au maximum), un président de fédération peut se présenter autant de fois qu'il le veut. Pas de limite de mandats pour les candidats. Tous, ils peuvent s'éterniser dans leurs fédérations et tout ça avec la bénédiction suspicieuse des présidents des clubs qui votent souvent selon leurs intérêts. Si pour un membre fédéral, on peut comprendre que l'expérience est utile, rester pour des années comme membre fédéral est synonyme de saturation. Pour le poste de président, c'est autre chose. C'est un poste-clef, attirant, qui permet à son détenteur, dans le cas tunisien, de faire ce qu'il veut. Tous ces présidents de fédérations sportives en Tunisie s'accrochent à leurs sièges car c'est grâce à ce poste qu'ils ont gagné un crédit social, qu'ils ont développé un relationnel politique, qu'ils ont développé leurs affaires aussi, qu'ils ont acquis une sorte d'«immunité» même judiciaire. Les têtes seront, en grande partie, les mêmes fin 2016. Ils ont tellement fait le vide autour d'eux, «jonglé» avec les textes, noué des alliances sur mesure avec les clubs, que c'est très difficile de trouver de nouveaux visages. Comment accepter qu'un président puisse être sage et visionnaire après 8 ans d'exercice? Pourquoi le sport tunisien est-il encore régi par des textes en contradiction avec la nouvelle Constitution? Si on limite le nombre de mandats pour un président à deux, par exemple, cela donnera la possibilité à des compétences sportives de tenter leur chance et d'apporter de nouveaux projets et de nouvelles stratégies. Ailleurs, et au CIO par exemple, le mandat présidentiel est plafonné à 8 ans (deux sessions) depuis 1999, la Fifa va en discuter demain, lors des élections (il y a une proposition de limitation du mandat présidentiel ). Ça bouge avec un credo : respecter l'intelligence des sportifs. Chez nous, c'est un système fermé, à moins qu'une haute instance comme l'ARP mette fin à l'arrogante mainmise des présidents de fédérations sportives!