Les règlements actuels empêchent maintes compétences sportives de passer par les urnes. C'est anticonstitutionnel! On procédera vers la fin de 2016 aux élections des fédérations sportives, et d'ores et déjà, l'on s'attend à voir les mêmes têtes et le même décor. Les tractations et les transactions ont bel et bien commencé entre les présidents actuels des fédérations et les clubs (votants). C'est un échange d'intérêts et de faveurs : on promet des avantages, on place un représentant du club dans la liste candidate, etc. Tout ça, on s'est habitué à le vivre à chaque élection fédérale. C'est normal pour des élections où le jeu d'intérêts et les connivences l'emportent sur les autres considérations. Ce qui «choque» parfois, c'est cette manière de «façonner» les règlements des élections de manière à filtrer les candidats et à diminuer le nombre de candidatures. Avant le 14 janvier, les jeux étaient clairs (et «débilisants») : on désignait 8 membres sur 12, et en 2009 on a procédé à des élections «fantoches» organisées par le système. Après, nous avons changé le décor. Tant mieux. Le décret-loi 88 du 24 septembre 2011 a finalement allégé, un tant soit peu, les procédures électorales et a permis aux Tunisiens de pourvoir gérer des associations, dont celles sportives. Mais c'est insuffisant. Ce n'est pas un décret «spécial» de sport et de fédérations sportives. Jusqu'à aujourd'hui, les critères et les détails sont régis par les statuts de base de ces fédérations. Et là, tout est permis pour faire régner l'ordre préétabli. Ce sont des présidents têtes de liste qui n'ont pas un nombre maximum de mandats. Ils se présentent, organisent et gagnent les élections au nom de la «dictature des urnes». Et on ne sera pas étonné de voir les mêmes présidents de fédérations après les prochaines élections avec quelques visages nouveaux pour détourner l'attention. L'expérience dans les clubs... Un des critères embêtants dans les élections des fédérations sportives est celui de prouver son expérience de dirigeant pendant 4 ans dans les clubs. Une règle absurde et façonnée pour empêcher des Tunisiens de jouir de leur droit institué par la Constitution, celui de se présenter aux élections sans discrimination aucune. Cette règle est la plus dangereuse, car en vertu de laquelle des dizaines de compétences sportives qui remplissent les autres conditions légales sont empêchées de tenter leur chance. Où est le problème à ce qu'un candidat à des élections d'une fédération n'ait pas exercé dans un club avant? Savez-vous qu'accéder à un club en tant que dirigeant est si difficile? Savez-vous qu'il y a beaucoup de candidats qui ont fait un passage dans un club pour 4 ans et qui n'ont pas reçu d'attestation à cause d'un différend avec le président du club ou le secrétaire général ? Savez-vous que les clubs sont toujours gérés par quelques personnes alors que le reste des membres-dirigeants élus et même salariés sont mis de côté ou, dans le meilleur des cas, des comparses ? Malheureusement, d'ex-sportifs (qui ne rentrent pas dans les quotas exceptionnels), d'ex-dirigeants qui n'ont pas cumulé 4 ans de suite dans un club, des spécialistes en management et en marketing du sport, en médecine du sport..., sont «interdits» de présenter leurs candidatures à cause de ce ridicule critère qui fait le bonheur des actuels présidents de fédérations. C'est même anticonstitutionnel. Ce vécu doit changer pour permettre à tous ceux qui remplissent les conditions minimales de passer par les urnes. Le plus grave, c'est que seuls les clubs ont l'habilité de changer, entre autres, cette règle, via une assemblée extraordinaire. Peut-être bien qu'une loi instituée par l'ARP, l'organe suprême de législation, pourrait mettre fin à ce triste monopole. Pour l'anecdote, un citoyen tunisien peut se présenter aux élections de l'ARP sans qu'on lui exige une expérience de 4 ans dans cette assemblée ou dans n'importe quelle autre institution (municipalité par exemple...), alors que pour une simple fédération sportive, on lui demande ça... Si frustrant !