La circulaire de Tarak Dhiab donne un coup de pouce aux candidatures, mais il y a encore beaucoup à faire… La circulaire adressée par Tarak Dhiab, ministre de la Jeunesse et des Sports, à l'attention des présidents de fédérations n'ayant pas encore tenu leurs assemblées électives, fait encore parler d'elle. C'est en tout cas un énième revirement dans ce dossier-clef du sport en Tunisie. Une chose est sûre: nous ne sommes pas sortis de l'auberge : 17 fédérations seulement (sur 39 affiliées) sont passées aux urnes pour régulariser leur situation. Avec aussi des manœuvres et des débordements qui n'ont rien à voir avec l'image qu'on cherche à donner du sport en Tunisie après le 14 janvier. Mais revenons un peu à cette circulaire de Tarak Dhiab. Deux points ont été revus avant de tenir les élections futures des fédérations. L'expérience exigée et le niveau d'instruction. Désormais, tout candidat aux élections peut ne pas avoir une expérience de dirigeant dans un club (cela concerne la moitié des listes candidates). Egalement, un candidat n'est pas tenu à un niveau universitaire et peut se contenter du Bac. Deux points d'une énorme importance à notre avis et qui méritent d'être analysés. Ouverture, ouverture… Exiger que le candidat ait une expérience de 5 ans en tant que dirigeant était un «outil» intelligent pour empêcher des candidats jeunes ou moins jeunes de postuler à un mandat. Nous savons tous comment on rentrait dans un club et comment les choses s'organisent. C'était une chasse gardée avec les portes fermées devant des dizaines de personnes au profil très intéressant, mais dont le seul tort était de ne pas avoir exercé. A présent, les portes sont grandes ouvertes à toutes les compétences. Et personne ne doit faire allégeance à telle ou telle partie. En même temps, on coupe ainsi la route au chantage des présidents des clubs jadis «désignés» par les autorités auprès des personnes désireuses d'intégrer le club. Bac : à débattre Franchement, nous ne sommes pas d'accord avec l'idée de Tarak Dhiab. Descendre du Bac +2 au Bac seulement n'est pas une bonne nouvelle. C'est vrai qu'on va éviter qu'un candidat, qui n'a même pas atteint le niveau du Bac, de briguer un mandat, mais on peut se retrouver dans une situation où tous les membres d'un bureau fédéral n'ont pas de formation universitaire. Est-il concevable qu'un président de fédération ne soit pas passé par l'université, lui qui va représenter son sport auprès des institutions et médias nationaux et internationaux. Il fallait peut-être exiger que le président et le vice-président, au moins, aient un Bac +2 (encore insuffisant!) pour éviter des scènes ridicules. En attendant que les fédérations régularisent leurs situations, nous nous posons les mêmes questions. Sommes-nous sûrs que le sport tunisien a fait sa révolution ? Sommes-nous sûrs que les élections ont gommé les aberrations du passé ? A-t-on vraiment chassé les mercenaires et les incompétents? Nous ne sommes pas pessimistes, mais nous avons comme l'impression que nous faisons du surplace.