La fondation allemande Heinrich Böll Tunis a organisé, vendredi dernier, l'avant-première du documentaire «Winek». Réalisé par le Tuniso-Allemand Heikel Ben Bouzid, ce film suit pendant 70 minutes quatre Tunisiens qui se sont impliqués dans les élections tunisiennes de 2014. Qu'ils soient dans la société civile ou dans des partis politiques, Rafik Halouani, Nawel Bizid, Olfa Mohamed et Lassaâd Ben Sedrine ont vécu au rythme de cet événement déterminant pour le pays. Les élections de 2014 ont, en effet, conduit à l'instauration d'un mandat de cinq ans, après le passage au pouvoir de présidents et de gouvernements provisoires. Aboutir à des élections libres qui reflètent l'opinion du peuple est le combat de ces quatre protagonistes. Dans son processus de transition démocratique, la Tunisie a connu des moments difficiles, vécus par tous les citoyens comme par les membres des partis et de la société civile. Dans «Winek», un parallèle est établi entre le paysage urbain dans lequel évoluent les Tunisiens tous les jours, et le quotidien de Rafik, Nawel, Olfa et Lassaâd. La fourmilière d'une association d'observateurs des élections, la campagne porte-à-porte d'un parti ou encore le travail des médias se mêlent à des problèmes comme la pauvreté, le chômage et l'environnement et ressortent les enjeux des élections. Les protagonistes nous ouvrent la porte de leur monde, au travail comme en famille. Le portrait que leur dresse «Winek» est un portrait à visage humain, soucieux de valoriser leur combat pour une Tunisie démocratique et leur engagement pour cette cause. La plupart ont intégré la vie politique après la révolution. Il n'est donc jamais trop tard pour s'investir et faire sa part, tel semble être le message que le film a voulu transmettre, titré d'ailleurs «Où es tu?». La fondation Heinrich Böll, qui partage les mêmes idées que le mouvement politique vert, offre aux spectateurs un film neutre et instructif, qui documente un moment important de notre Histoire. «L'idée nous est venue de marquer ce moment des élections de 2014 et nous avons pensé à Heikel Ben Bouzid qui a déjà filmé celles de 2011», a déclaré pendant l'avant-première Joachim Paul, le directeur du bureau de Tunis de la fondation. Et d'ajouter: «Nous avons choisi de suivre ces personnages parce qu'ils sont nos partenaires pour certains, ou selon les choix du réalisateur». Ce dernier n'a pas pu assister à la projection mais son film continue son parcours en Tunisie. Les membres du bureau de Tunis de Heinrich Böll nous ont, en effet, appris qu'ils étaient en discussions avec le ministère de la Culture afin de montrer le film dans des maisons de jeunes et des centres culturels dans le pays.