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Et si, entre temps, la dissolution de l'ANC devenait réalité ?
Publié dans Business News le 16 - 07 - 2013

L'événement du jour et du débat général à l'ANC restera sans aucun doute l'annonce par mon collègue et ami Si H'med Khasskhoussi de son intention de démissionner de l'ANC. Une surprise pour tous et une décision que je respecte autant que je le respecte.
Il ne m'en a rien dit, ni à moi ni aux autres collègues qui lui étaient proches, alors même que nous étions assis côte à côte juste avant, en commentant comme souvent les différentes interventions avec sérieux ou humour comme deux copains de banc… Humainement, comme politiquement, il manquera à beaucoup. Lors de notre brève mais amicale discussion qui a suivi la fin de son allocution et alors que les journalistes s'impatientaient pour l'interviewer, il m'a assuré que sa deuxième de liste qui le remplacera à l'ANC représentera un soutien précieux pour l'opposition. Est-ce à dire que sa décision de démissionner restera strictement personnelle ? Nous verrons.
Je suppose qu'il y a longuement réfléchi. Nous évoquions d'ailleurs souvent notre envie de voir cette ANC prendre fin le plus vite possible, parce qu'elle avait déçu faute d'avoir tenu ses promesses. Toute la question est de savoir quel est l'intérêt politique de cette démission et si elle gagnerait ou non à être suivie par d'autres élus de l'opposition ?
En effet, le combat sur la constitution n'est pas fini et la question est de savoir si, dans l'hypothèse de démissions massives et en chaîne, si elles étaient possibles, la « politique de la chaise vide » aiderait ou non à atteindre nos objectifs ? Les avis peuvent bien évidemment différer sur ce point mais, à la lumière de mon expérience souvent pénible de cette année et demi à l'ANC, mon analyse est que cette solution serait difficile à mettre en œuvre et sans doute contre-productive face à des adversaires aussi rodés Ennahdha.
Tout d'abord, question mathématique : combien d'élus de l'opposition seraient potentiellement disposés à démissionner ? Une soixantaine tout au plus, voir seulement une cinquantaine, soit moins que le 1/3 bloquant. Cela n'empêcherait donc pas l'atteinte des 2/3 des voix sur le projet actuel et, à défaut, la majorité absolue de 109 voix n'aurait plus aucune peine à être atteinte pour présenter le texte au référendum, surtout en l'absence d'opposition.
Ensuite, indépendamment du fait que le nombre des démissionnaires potentiels soit inférieur au 1/3, une telle démarche ne pourrait avoir de l'effet dans l'opinion que si les députés de l'opposition démissionnaient collectivement et massivement. Cela suppose qu'ils soient suivis par TOUS leurs colistiers qui seraient appelés à siéger chacun après une démission. Or, rien n'est garanti sur ce point.
Enfin, quelle serait l'attitude d'Ennahdha et de ses alliés face à la défection de l'opposition ? D'expérience, on l'a vu lorsque l'on a tenté la carte du boycott des séances sur la loi sur l'ISIE, ils s'en sont donnés à cœur joie de faire passer en un temps record TOUT ce qu'ils voulaient. Aucune raison qu'ils changent d'attitude sur la Constitution. Ils pourront aussi clamer à loisir à l'opinion, comme ils l'ont fait pour la loi sur l'ISIE avec le Président de l'ANC, que c'était bien l'opposition qui retardait les choses depuis le début et qu'aujourd'hui, ses députés n'assument même plus la responsabilité pour laquelle ils avaient été élus…
A mon humble avis, même si l'ANC fait l'objet d'un rejet massif dans l'opinion, l'effet serait assez dévastateur et le résultat celui évoqué plus haut : une Constitution aux antipodes de ce que nous souhaitons votées aux 2/3 à l'ANC ou, à défaut, un projet voté à la majorité absolue qui sera soumis au référendum. Même si je peux me tromper, je suis convaincu qu'en pareille hypothèse, l'opposition aurait alors bien du mal à faire campagne pour le rejet d'un texte contre lequel elle ne se serait même pas battue à l'ANC…
Ma conclusion est donc que même si, depuis des mois, l'idée de me rendre chaque matin à cette ANC me révulse et que ma conviction est que celle-ci perd un peu plus chaque jour le peu qui lui reste de crédit et de légitimité (s'il lui en reste !), j'estime, comme bon nombre de mes collègues démocrates, devoir y rester jusqu'au bout afin de tenir tête à nos adversaires. Croyez-moi, ce n'est pas l'envie d'y rester qui nous y pousse, ni le manque de perspectives de reconversion pour nombre d'entre nous qui nous y retient…
Surtout, l'expérience acquise pendant tout ce temps a rendu chaque élu qui a été sérieux à son poste, comme je pense l'avoir été, plus capable qu'au départ de mener ce combat qui ne se mène que collectivement. C'est mon ressenti de l'intérieur et ma conviction profonde.
Mais, parfois, je me prête à rêver que les événements venus de l'extérieur forcent à la dissolution de l'ANC avant l'heure ? N'en déplaise aux défenseurs de la légitimité immuable, cette question se pose aujourd'hui et se posera avec plus d'acuité si la constitution n'est pas adoptée au mois d'octobre aux 2/3 dès la 1ère lecture.
Deux ans après le 23 octobre 2011, il serait alors légitime et justifié de demander la dissolution de l'ANC, à charge pour la nouvelle assemblée élue de prendre le relais pour finir la constitution (avec l'appui d'un comité d'experts, afin qu'elle se consacre surtout à son rôle législatif). Et, en dépit du fait que l'ISIE ne commencera ses travaux que ces jours-ci alors que les 36 candidats à présenter à la plénière ont été désignés aujourd'hui, nous serons contraints de trouver une solution…
Et si, entre temps, la dissolution de l'ANC devenait réalité ? A vrai dire, je serais alors soulagé que cette histoire pleine d'espoir au départ devenue presque un cauchemar se termine enfin ! Mais nous n'y sommes pas encore. Pour l'heure, il faut ravaler sa rancœur et tenir bon.
* Sélim Ben Abdessalam est élu à l'Assemblée nationale constituante. Il a démissionné d'Ettakatol et a annoncé son « apparentement » à Nidaa Tounes.


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