Le porte-parole du tribunal de première instance de Jendouba, Alaeddine Aouadi, est revenu, jeudi 24 octobre 2024, dans une déclaration aux médias sur l'affaire du décès suspect d'un détenu dans la prison de Bulla Regia. La section de Jendouba de la Ligue tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH) avait, pour rappel, demandé, au début de la semaine, l'ouverture d'une enquête au sujet du décès du jeune homme âgé de 18 ans et qui était, selon sa famille, en très bonne santé.
Le porte-parole du tribunal a indiqué que le jeune a été placé en détention le 11 octobre 2024 dans le cadre d'une instruction en cours et qu'il a été victime d'un malaise le 19 octobre, ce qui a nécessité son transfert par l'administration pénitentiaire à l'hôpital régional de Jendouba. M. Aouadi a précisé que le détenu a été hospitalisé à la demande du médecin qui l'a examiné, mais qu'il est décédé dans la matinée du 20 octobre. « Le ministère public au sein du tribunal de première instance de Jendouba a ordonné à l'unité de recherche et d'investigation de la Garde nationale à Jendouba une enquête judiciaire. Un représentant du ministère public, accompagné d'un agent de la police judiciaire et d'un technicien de la police scientifique, se sont immédiatement rendus à l'hôpital régional de Jendouba, où le corps a été examiné et un dossier technique a été établi », affirme le responsable, tout en relevant qu'aucune trace de violence visible n'a été constatée. Et d'ajouter qu'il a également été décidé d'examiner le corps par un médecin légiste, « qui a confirmé, après avoir procédé à l'examen et à l'autopsie, l'absence de toute trace de violence sur le corps du défunt. Des échantillons ont été prélevés et envoyés pour des analyses médicales afin de rédiger un rapport d'autopsie final et d'identifier la cause du décès ». Le porte-parole a par ailleurs fait savoir que l'unité en charge de l'enquête a également réalisé les auditions et les expertises nécessaires. Le procès-verbal établi a été transmis au ministère public, jeudi 24 octobre 2024, qui a ordonné à cette date l'ouverture d'une instruction conformément à l'article 31 du Code pénal pour continuer et finaliser les recherches et investigations relatives à l'affaire, et pour ajouter les résultats des expertises afin de déterminer la cause du décès.
Dans son communiqué du 23 octobre 2024, la LTDH avait affirmé que le défunt se portait bien lors de la dernière visite familiale à la prison de Jendouba du 21 octobre 2024. Néanmoins, la famille a été surprise de découvrir, le lendemain, 22 octobre, que ce dernier avait été hospitalisé et que son état était critique. Il est mort au cours de la journée. La ligue avait, aussi, appelé à la libération des personnes interpellées lors d'un rassemblement de colère consécutif au décès. La LTDH avait indiqué que des manifestations ont éclaté, le 22 octobre 2024 aux alentours de 22 heures et que la police a usé de gaz lacrymogène et de raids ciblant plusieurs maisons. Un certain nombre d'individus, y compris des étudiants et des mineurs, ont été arrêtés.