Le dirigeant nahdhaoui, Rafik Abdessalem a annoncé tard dans la soirée du jeudi 10 novembre 2022 que le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, avait été laissé en liberté par le juge d'instruction à la suite de son audition en tant que suspect dans l'affaire Instalingo. « Libération de Ghannouchi alors que Kaïs Saïed est resté prisonnier des murs de son palais, rongé par sa haine aveugle et détruit par son isolement à cause de sa mauvaise foi », indique Rafik Abdessalem, gendre de Rached Ghannouchi en commentant la décision du juge d'instruction près le Tribunal de première instance de Sousse.
A sa sortie de l'audience, le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi a assuré que le juge d'instruction n'avait retenu aucune charge contre lui, soulignant que le dossier de l'affaire était vide et qu'il était plutôt orienté contre tout le mouvement. « Il n'y avait aucun élément de preuve justifiant les poursuites. Le juge m'avait posé des questions à propos de mes relations avec des personnes que je ne connaissais pas. Etant un juge intègre, aucune charge n'avait été retenue contre moi et je suis remis en liberté. Nous vivons aujourd'hui des pratiques qui nous rappellent celles déjà vécues à l'ère Bourguiba et Ben Ali. Cela dit, les jours de la dictature sont désormais comptés ».
Rached Ghannouchi a comparu, en tant que suspect, devant le juge d'instruction près le Tribunal de première instance de Sousse dans le cadre de l'affaire Instalingo dont les suspects sont accusés d'attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d'inciter les gens à s'armer les uns contre les autres, à provoquer le désordre, le meurtre et le pillage sur le territoire tunisien, conformément aux articles 67, 68 et 72 du Code pénal. Cette affaire a éclaté en septembre 2021 quand sept personnes employées par une société de production située à Kalâa El Kobra dans le gouvernorat de Sousse ont été arrêtées sur fond de suspicions d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Six des prévenus avaient été placés en détention préventive, sur ordre du Parquet, puis ont été auditionnés et relâchés par le juge d'instruction. Trois autres suspects se trouvant à l'étranger ont, eux, été placés sur la liste des personnes recherchées.