Le député à l'Assemblée dissoute et ancien membre du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a affirmé, lors de son intervention ce vendredi 14 octobre 2022, sur Diwan FM, que l'actuelle ministre de la Justice est la « pire » qu'a connue la Tunisie. Réagissant, au micro de Moez Ben Gharbia, à la décision de la chambre des mises en accusation de rejeter l'appel interjeté par le ministère public quant à la mise en liberté de 39 accusés dans le cadre de l'affaire d'envoi de jeunes vers les zones de conflit, il a souligné qu'il n'y a, quand même pas, lieu de dire que la justice est indépendante surtout que les dossiers ont été traités dès le départ à la hâte et qu'ils comportaient plusieurs lacunes et erreurs.
« Ce ne sont pas les décisions qui font l'indépendance de la justice mais toute la situation et le contexte général dans lequel se trouve la justice. Les révocations des juges, la présence de l'actuelle ministre qui est selon moi la pire qu'ait connue la Tunisie, fait qu'à mon sens la justice ne peut pas être indépendante en Tunisie » a ajouté Samir Dilou.
Dans une déclaration accordée le 29 septembre 2022 à Business News, le porte-parole de la cour d'appel de Tunis, Habib Torkhani avait indiqué que l'enquête connue sous le nom d'affaire d'envoi de Tunisiens vers les zones de conflit concernait 820 suspects. Il a, aussi, affirmé que ce chiffre pourrait augmenter. Chiffre qu'a remis en cause Samir Dilou en affirmant que dans le lot, certaines personnes étaient décédées, d'autres étaient citées deux fois etc.
Parmi les 39 accusés ayant été entendus par le juge d'instruction et ayant été maintenus en liberté, nous pouvons évoquer le nom de Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahdha et de l'Assemblée des représentants du peuple, Ali Laârayedh, vice-président d'Ennahdha et ancien chef du gouvernement et l'homme d'affaires, Mohamed Frikha.
Pour rappel, Samir Dilou, avocat et membre du comité de défense de Ghannouchi et Laârayedh, a fortement critiqué la convocation de ces deux derniers et a affirmé que le dossier d'enquête ne contenait aucune preuve. Il a, aussi, révélé que les avocats Noureddine Bhiri, Abderraouf Ayadi et Anouar Ouled Ali faisaient partie de la liste des accusés.