Le bureau exécutif d'Ennahdha présidé par Rached Ghannouchi a tenu sa réunion, vendredi 17 juin 2022, soulevant la détérioration de la situation en Tunisie depuis le coup d'Etat présidentiel contre la démocratie, notamment à cause de l'échec des approches du régime. « La persistance du régime à s'emparer de tous les pouvoirs, son incapacité à dialoguer avec les parties sociales et politiques a engendré des manifestations et des grèves. Cette tendance a fait que les partis politiques oublient leurs différends pour faire front commun afin de mettre fin à la dictature », précise le communiqué. Le mouvement islamiste, qui quand il était au pouvoir avait lâché ses milices contre la centrale syndicale et était en confrontation avec les syndicalistes, a aujourd'hui changé de posture pour dénoncer « toute forme de violences visant les leaders de l'UGTT », soutenant ainsi le droit syndical. Le bureau exécutif a aussi exprimé son appui à la liberté d'expression et de la presse, notant le danger des méthodes visant à faire taire les journalistes. Par ailleurs, Ennahdha a fortement condamné la comparution des opposants politiques devant les tribunaux militaires afin de les exclure de la vie politique. Le parti soulève particulièrement l'affaire du député radical d'Al Karama Seif Eddine Makhlouf qui a écopé d'un an de prison et de cinq ans d'interdiction d'exercer la profession d'avocat. Le mouvement a enfin dénoncé les tentatives du « pouvoir putschiste, à travers l'instance des élections qui lui est affiliée, de criminaliser la position appelant à boycotter la farce du référendum aux résultats connus et visant à établir un régime autoritaire ».