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«La persistance des choix économiques ultra-libéraux est un motif d'inquiétude pour l'avenir» Sami Tahri (secrétaire général adjoint de l'Union Générale Tunisienne du Travail) :
Hormis une certaine liberté de ton dans les médias et la liberté d'association et d'organisation, rien n'a changé. Le gouvernement provisoire et celui issu des élections du 23 octobre dernier n'ont pas renoncé aux choix économiques ultralibéraux qui ont été en grande partie à l'origine de la révolution contre le régime de Ben Ali. Les travailleurs continuent encore à supporter lourdement les conséquences de ces choix. Même les dernières augmentations salariales, qui ont été arrachées de haute lutte, n'ont guère amélioré le vécu de plus en plus insupportable des salariés dans la mesure où ces majorations ont été assorties d'une hausse des prix des produits de première nécessité. Ces choix économiques qui relèvent du libéralisme sauvage sont un grand motif d'inquiétude pour l'avenir. La révolution n'a pas également réussi à extirper les racines de la corruption. Celle-ci a toujours la peau dure comme en atteste le dernier rapport de Transparency International. La persistance d'une situation sécuritaire instable assombrit lamentabelment le tableau. Nous craignons, par ailleurs, un retour de la dictature. Plusieurs indices laissent croire que les partis vainqueurs des élections prennent le mauvais chemin. A chaque mouvement de protestation pour les libertés ou contre des mesures prises par le gouvernement, Ennahdha mobilise ses partisans pour qu'ils organisent des manifestations pro-gouvernement. Pire encore, il paraît que le parti islamiste a constitué des milices qui n'hésitent plus à recourir à la violence pour faire taire contre ceux qui s'opposent à la politique du gouvernement! Cela nous fait revenir à la confusion entre le parti et l'Etat de sinistre mémoire. Autre mauvais indice: les dernières nominations à la tête des médias publics prouvent que ce gouvernement souhaite avoir des médias aux ordres et des propagandistes comme ce fut le cas du temps de Ben Ali. Dans ce contexte, l'UGTT, qui vient de se doter d'une nouvelle direction et de mettre en place une nouvelle feuille de route, constituera encore et toujours une force capable d'empêcher toute dérive autoritaire de la part du pouvoir en place. Notre organisation qui dispose d'un grand pouvoir de mobilisation, défendra l'intérêt national. Le pluralisme syndical dont on parle depuis la chute de l'ancien régime est tronqué dans la mesure où il n'émane pas de la volonté des travailleurs.