Le mouvement Ennahdha a rendu public un communiqué, vendredi 3 juin 2022, à l'issue de la réunion de son bureau exécutif présidée par Rached Ghannouchi, dénonçant fortement la politique de dénigrement contre les magistrats, la révocation illégale de 57 magistrats et l'amendement de décret relatif au Conseil provisoire supérieur de la magistrature. Le mouvement Ennahdha considère qu'il s'agit d'une nouvelle étape, très grave, pour mettre la main sur la justice et porter atteinte à son indépendance, tout en l'exploitant pour contrer les opposants politiques au coup d'Etat et consacrer l'autocratie. Dans ce contexte, le mouvement salue les juges et les intègres qui ont rejeté cette décision inconstitutionnelle.
D'autre part, Ennahdha a condamné les pratiques du "comité de l'imposture" soutenant le coup d'Etat [Ndlr : en référence au comité de défense des martyrs Belaïd et Brahmi], mettant l'accent sur son rôle servant l'agenda putschiste. Dans ce sens, le mouvement souligne la coïncidence de la conférence avec la révocation des magistrats, comme ce fût le cas avec la dissolution du CSM.
Par ailleurs, le mouvement islamiste a mis en garde contre l'intention du coup d'Etat de viser le président du Parlement Rached Ghannouchi, les députés et les opposants à travers une justice n'ayant pas les moindres garanties d'une justice équitable. Ennahdha proteste vivement contre l'implication du pouvoir en place dans la crise au sein de l'Utap, afin de se retourner contre la direction légitime de l'organisation, mettant en garde contre la gravité de ces pratiques. Il a, également, salué les positions rejetant la participation à un dialogue formel n'ayant aucune crédibilité et dont l'objectif est de conférer une fausse légitimité au coup d'Etat et la destruction des institutions démocratiques.