Le collectif « Citoyens contre le coup d'Etat » a organisé, ce jeudi 17 février 2022, une réunion de solidarité avec le député et dirigeant nahdhoui Noureddine Bhiri, en présence des membres du collectif, du comité de défense de Noureddine Bhiri et de plusieurs personnalités, comme Rached Ghannouchi, Ahmed Néjib Chebbi, Issam Chebbi, Safi Saïd... Lors de cette réunion, les différents membres du comité de défense de Noureddine Bhiri sont revenus sur son arrestation, les conditions de son assignation à résidence, ainsi que les violations des procédures dans cette affaire.
Présent à cette rencontre, Rached Ghannouchi a salué les efforts déployés par le collectif « Citoyens contre le coup d'Etat ». Cependant, il a indiqué que la Tunisie passe par une situation douloureuse en ce qui concerne la cherté de la vie, la pénurie des produits de base, mais surtout la dictature. « […] Je me demande comment avons-nous fait pour élire cet homme ? Je ne peux dire qu'une chose : que dieu nous le pardonne. Au moins Nabil Karoui dirigeait une entreprise florissante, alors que celui-là, sa première expérience était de diriger un Etat. Il nous a envoûtés avec ses quelques propos… Nous aurions dû vérifier et enquêter avant de le soutenir »
Le président du mouvement Ennahdha a poursuivi son allocution en assurant que « cet homme est en train d'exécuter son projet pour mettre la main sur tous les pouvoirs. Et s'il pense détruire ce qui a été réalisé pendant dix ans après la révolution, il se trompe. Les Tunisiens ont goûté à la liberté pendant dix ans, il ne sera pas facile pour eux de mettre les pieds dans l'étable de Kaïs ».
D'autre part, il affirmé qu'il n'existe pratiquement personne pour défendre le projet de Kaïs Saïed, mis à part les quelques membres de sa campagne explicative. « Ces membres nous rappellent les prédicateurs chiites qu'on formait dans la clandestinité. Il y a des bruits à ce sujet, mais notre problème n'est pas qu'il soit sunnite ou chiite, mais le fait qu'il soit un putschiste et qu'il veuille mettre la main sur la justice et sur tous les pouvoirs ».
Rached Ghannouchi a indiqué : « Le train de la démocratie est à l'arrêt bloqué par un barrage. Nous devons éliminer ce barrage. Nous sommes capables de faire ça et le devoir national requiert de délaisser les différends partisans. Je reste optimiste ».