Invité de Wassim Ben Larbi sur Express FM, l'avocat et ancien député d'Ennahdha, Samir Dilou, est revenu, vendredi 1er avril 2022, sur la dissolution du Parlement par le président de la République Kaïs Saïed et le conflit qui l'oppose à l'Assemblée des représentants du peuple. Il a indiqué, à ce sujet, qu'il ne s'agissait pas d'un conflit autour des légitimités mais plutôt une question d'équilibre entre les pouvoirs. « La Tunisie n'est pas la Libye » a-t-il avancé notant que le conflit entre le gouvernement libyen d'union nationale n'avait jamais remis en question l'existence du parlement de Tobrouk. « Le litige était autour des prérogatives et des aboutissements ».
Selon Samir Dilou, le conflit qui oppose Kaïs Saïed à Rached Ghannouchi concerne l'exercice du pouvoir. Il a rappelé, dans ce sens, que la session festive du 27 janvier n'avait suscité aucune réaction de la part du président de la République.
Le député a ajouté, dans ce même contexte, qu'il approuvait l'idée de la dissolution du Parlement mais à condition que cela se fasse suivant les dispositions de la Constitution. Il a signalé, ainsi, que le président de la République, lui-même, avait admis que la Constitution ne lui permettait pas de dissoudre cette institution.
Mercredi, le bureau du Parlement a organisé une plénière en ligne. Au total, 121 députés y ont participé sous la supervision du deuxième vice-président du Parlement Tarek Fetiti et 116 ont voté pour l'annulation de tout ce que Kaïs Saïed a entrepris depuis le 25-Juillet.
Quelques heures plus tard, le président de la République a annoncé la dissolution du Parlement accusant les députés de complot contre l'Etat. D'ailleurs, sa ministre de la Justice a ordonné, dans la foulée, l'ouverture d'une enquête contre les députés qui ont participé à la plénière pour association de malfaiteurs et atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat. Plusieurs élus ont été convoqués, jeudi, par la brigade antiterroriste d'El Gorjani.