Le professeur en droit public et le chef du département du droit public à la Faculté de Droit et des Sciences Politiques de Tunis, Sghaier Zakraoui, a estimé qu'il était nécessaire que le chef d'Etat Kaïs Saïed change intégralement sa manière de communiquer avec le peuple tunisien. Il pense qu'elle comporte des lacunes importantes et qu'elle est peut être le point faible de la présidence de la République.
Au micro de Myriam Belkadhi dans son émission La Matinale de Shems FM, M. Zakraoui a ainsi expliqué que le président de la République ne peut pas être directement porte-parole et chargé de communication avec les médias. Et de se référer à un adage français : « la parole du président doit être rare » (car plus elle est attendue, plus elle suscite l'attention du public, ndlr). Selon lui, il doit intervenir, au besoin, pour résoudre certaines problématiques, et que parfois sa présence n'est pas productive. « Le président doit avoir un porte-parole et une équipe de communication », a-t-il souligné.
Sghaïer Zakraoui a, en outre, affirmé que la consultation électronique ne peut pas remplacer une concertation, appelant le chef de l'Etat à organiser un dialogue national sérieux. Il a critiqué dans ce cadre la lenteur de prise de décisions du président de la République, en commentant sarcastiquement : « Le temps de Kaïs Saïed est celui d'une tortue ». Même si l'universitaire a critiqué les décisions unilatérales du chef de l'Etat, qui minimise l'apport notamment des élites, il a exprimé son soutien à la décision de dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. « La justice est malade. Tout le monde est d'accord sur ce point, or on ne peut pas laisser la corruption gangréner ce secteur car la justice est le pilier des sociétés », a-t-il précisé.
