Tweet Share TUNIS (TAP) - La Presse de Tunisie a consacré un dossier spécial aux médias en Tunisie dans un numéro hors-série du mois de mai 2012. Sous le titre "Médias en Tunisie libres mais jusqu'à quand?", le numéro spécial reprend en partie le slogan de la campagne de communication de Reporters sans frontières (RSF) "Libres jusqu'à quand?" lancé le 1er octobre 2011 en vue "de sensibiliser les Tunisiens à l'importance de la liberté de la presse". Sur 105 pages, le hors-série retrace "en trois grands moments" l'évolution du secteur médiatique en Tunisie à travers entretiens, rétrospectives, portraits, enquêtes et témoignages. Dans un premier temps, le dossier spécial relate le passé du secteur et titre "1956-2011: 55 ans de propagande". Il établit, ensuite, un diagnostic des acquis de la révolution sous le titre "Enfin Libres!" et porte, en conclusion, un regard interrogatif sur le secteur en titrant "Brouillard sur la planète médias". L'éditorial du numéro spécial donne le ton. "Le 3 mai 2012 aurait pu célébrer le printemps des médias en Tunisie. Mais l'actualité brrlante que traverse le secteur montre que l'hiver joue les prolongations", lit-on en substance. Dans la rétrospective, et sous le titre "De l'indépendance à nos jours..Crises et embellies", l'universitaire Larbi Chouika analyse le mécanisme d'"ouverture" et de "fermeture" pratiqué par le pouvoir politique dans le champ journalistique. "Dans une situation d'ouverture politique, le champ journalistique peut connaître des dynamiques contradictoires qui sont généralement impulsées par le haut. Par contre, dans des situations de fermeture, ce champ prend la configuration d'un appareil où toutes les formes de résistance et de luttes collectives se trouvent annihilées au nom de l'intérêt général du pays ou encore de la contrainte nécessaire", souligne-t-il. Pour l'auteur de l'article, "le pouvoir politique ne peut concevoir la presse et les médias en général que comme sa propre représentation". Première femme présidente de l'Association des journalistes tunisiens (AJT) dès 1980, Rachida Ennaifer appelle, dans l'entretien accordé à ce numéro hors-série, à la solidarité dans la profession. "Ne touche pas à mon collègue doit jouer à fond" dans le corps du métier, lance-t-elle. "Touche pas à mon journaliste" devrait être le slogan phare de la société civile et de la classe politique, plaide-t-elle encore. Sous le titre "ATCE: propagande, mensonges et vidéos", le numéro spécialconsacre une enquête à l'Agence tunisienne de communication extérieure. "Notre enquête révèle la parenté de ses méthodes beaucoup plus avec le renseignement, la corruption et le mensonge d'Etat qu'avec la communication", lit-on en guise d'introduction à cette enquête réalisée par Olfa Belhassine, qui a conçu ce numéro spécial avec Hedia Baraket. Dans une tentative de "scruter l'horizon", et sous le titre "Et si on désamorçait le piège de la précarité", Raouk Seddik rapporte les propos de la présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) Néjiba Hamrouni, qui annonce le lancement d'une enquête auprès des journaux pour s'enquérir de la situation des journalistes. Il s'agit pour l'instant d'identifier les cas les plus préoccupants, indique-t-elle. Dans la dernière partie intitulée "Brouillards sur la planète médias", le numéro spécial publie un reportage sur l'édition principale du journal de la première chaîne nationale. "Dans les coulisses du 20H00: Une édition sous haute tension" écrit la journaliste reporter dans une allusion au sit-in observé devant le siège de la télévision nationale et à l'appel des sit-inneurs de "vendre" Watanya1. Tweet Share Suivant