Le dirigeant du Front de salut national et détenu dans le cadre de l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat, Jaouhar Ben Mbarek a adressé, depuis sa cellule, un message aux autorités tunisiennes évoquant l'injustice dont il fait l'objet. Dans une publication Facebook du 26 avril 2024, Jaouhar Ben Mbarek a affirmé qu'il confrontera ses geôliers sur terre ou dans les cieux. Il a assuré que le dossier de l'affaire de complot était dépourvu de toute preuve de culpabilité des détenus, considérant que le véritable complot était celui visant l'opposition. Il a ainsi considéré qu'on assassinait la citoyenneté et la liberté. « C'est cela l'essence et l'objectif de votre politique. Vous êtes motivé par votre peur et votre désir de vengeance. Nous en sortirons… La Tunisie fera ses adieux aux cinq années de malheurs… Au début, il y a eu l'épidémie et les gens ont été privés de médicaments. Après, il y a eu la sécheresse, le manque de pluies, l'assèchement des sources et des barrages, la destruction des végétations et la baisse de la récolte. Puis, il y a eu le vide dans les caisses et le pays s'est retrouvé au bord de la faillite. Les dépenses ont baissé. Les marchandises sont devenues rares. Les prix ont augmenté… Le chômage a évolué. Ensuite, l'injustice s'est emparée des gens… Les prisons se sont remplies et la criminalité a augmenté… Pour conclure, vous partirez et nous en sortirons et nous quitterons notre prison. Nous reconstruirons ce qui vous avez détruit et nous retrouverons l'espoir, les sourires et l'amour des enfants de ce pays », a-t-il écrit.
Pour rappel, la liste des détenus pour complot comporte les noms de Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Ils ont été emprisonnés à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023. La liste des accusés comprend, également, Lazhar Akremi et Chaïma Issa. Ces derniers ont été arrêtés dans le cadre de la même affaire puis laissés en liberté à la date du 13 juillet 2023. La période de détention devait prendre fin entre les 18 et 19 avril 2024. Néanmoins, aucune décision de libération n'a été annoncée par les autorités tunisiennes. Parallèlement à cela, le document relayant l'instruction a fuité et a fait l'objet de beaucoup de critiques, et même de railleries. En guise de protestation contre sa détention, Jaouhar Ben Mbarek a entamé une grève de la faim sauvage depuis plusieurs jours. Il a décidé de se priver d'eau et de nourriture. Lesecrétaire général d'Al Jomhouri et détenu dans la même affaire, Issam Chebbi a décidé d'entamer, lui aussi, une grève de la faim.