Que faut-il retenir de la Conférence nationale sur la maîtrise d'énergie ? D'abord l'appel du Premier ministre à persuader les Tunisiens qu'il est désormais impossible à l'Etat de continuer à supporter seul la charge de la subvention des produits énergétiques devenus de plus en plus chers alors que les prix de brut se sont enflammés pour ne plus s'éteindre. Avec l'implication évidente de la poursuite de la politique d'ajustement des prix des hydrocarbures. Alors, qui payera la facture ? Ce n'est pas aussi simple et cette interrogation n'est manifestement pas la bonne puisqu'il faut lui substituer une autre, plus 'active'' : Comment réduire la facture énergétique ?
Et c'est là que l'on commence à parler d'entreprises, très particulièrement celles qui sont gloutonnes en énergie. On parle de réduction des activités énergivores et de consolidation des audits énergétiques périodiques des entreprises qui consomment mille tonnes, l'objectif étant de réduire cette consommation à 800 tonnes par an.
Mais on parle aussi d'incitations : la consolidation des investissements immatériels dans le secteur de l'économie d'énergie, l'encouragement de l'utilisation des énergies renouvelables (éolienne et solaire) et même l'ouverture du secteur de la production de l'énergie propre au secteur privé (de fait, on va carrément autoriser les entreprises, les groupements d'entreprises et les particuliers produisant de l'électricité pour leur consommation propre à transporter et à vendre leur excédent à la STEG). Des contrats-programmes seront d'ailleurs signés avec les entreprises afin de mettre en place des unités de cogénération et améliorer le réseau du transport d'électricité.
Les entreprises tunisiennes sont ainsi devant un nouveau défi qui vient s'ajouter à la mondialisation et aux démantèlements tarifaires. Un défi qui comporte immanquablement des investissements qui peuvent être lourds avant de ressentir les bienfaits de la maîtrise d'énergie.