Les salafistes de La Manouba ont franchi un pas bien dangereux en s'attaquant au drapeau national! Bien sûr, un de leurs chefs invités par Mosaïque FM s'est désolidarisé de celui qui a commis cette «honte», expliquant au passage et le plus calmement du monde que c'était un comportement «personnel»! Tout à fait personnel, effectivement! Cet acte vient couronner, cependant, d'autres actes tout aussi «personnels» comme les agressions répétées des journalistes, verbalement et physiquement. C'était tellement «personnel» que l'agresseur de notre collègue Zied Krichen court toujours! Ce qui donne sens à cette escalade salafiste, c'est surtout les atermoiements de notre réponse, nous tous partis politiques, journalistes, défenseurs des Droits de l'Homme et société en général. Voilà le parti Ennahdha qui a les yeux fixés sur les échéances électorales, et veut à tout prix «ménager» son réservoir des voix chez les salafistes, bien que certains d'entre eux le taxent de «mécréant», comme il taxe la gauche de cette insulte chaque fois qu'il parle, et des fois 5 ou 6 fois entre deux phrases Chaque fois qu'un ministre nahdhaoui parle des salafistes, il souligne bien que ce sont nos frères tout en ajoutant que le problème ne doit pas se résoudre à la violence et qu'on doit écouter les autres parler et qu'il y a aussi des provocations des «différentes parties». Et on veut passer à autre chose. Vite! Surtout avant que la presse ne s'en occupe et qu'elle ne lise les faits comme toujours contre le pouvoir! Les salafistes, de leur côté, rigolent dans les coins des facs qu'ils squattent à longueur des journées et préparent nuitamment le prochain coup! Et on recommence! Ces gens-là, qui ne sont pas plus d'une poignée d'excités ici et là, et qui la plupart du temps sont d'une moyenne d'âge de 20 à 25 ans, se proclament les nouveaux «envoyés de Dieu» du temps moderne et veulent islamiser 11 millions de Tunisiens! Non mais! On a attendu tout ce temps pour voir une bande d'hystériques parler en notre nom et dire que «le peuple est musulman et qu'il ne cédera pas». Le problème c'est que le peuple dont ils parlent a voté en octobre dernier et qu'il n'a même pas donné de majorité aux islamistes dits «modérés» du parti Ennahdha pour la leur donner à eux. De quel peuple parlent-ils alors? De celui de Kandahar peut-être! Mais pour ceux-là, le vote en lui-même est une «Bidaa», c'est-à-dire une création (diabolique) et toute Bidaa est éloignement de l'orthodoxie «dhalala», et toute «dhalala» ira en enfer! D'ailleurs, ils ont proclamé haut et fort ce principe en dénigrant l'hymne national, en refusant les règles de la démocratie et en utilisant les armes contre leurs frères à Rouhia et Tolleb (Bir Ali Ben Khalifa). Les manifestations qu'ont organisées jeudi 8 mars 2012 des milliers de femmes, et des milliers d'hommes venus leur prêter mains fortes, sont les débuts d'une réponse vigoureuse de tous ceux qui ne veulent pas qu'on touche à leur liberté. C'est aussi le début d'une reprise en main de nous tous de la réponse politique quand ceux qui la font ne nous satisfont pas