Avec la décision prise par la SNIPE de ne plus faire distribuer ses deux journaux (La Presse de Tunisie et Assahafa) par la Dispresse, cette dernière, qui n'est pas à sa première difficulté, a arrêté ses activités. Et devra «se saborder»! La décision de la SNIPE (Société nouvelle impression de presse et d'édition), qui édite les deux quotidiens La Presse de Tunisie et Assahafa, de ne plus recourir aux services de la Dispresse (Groupement tunisien de distribution de presse), depuis le début du mois de janvier 2012, en ce qui concerne la distribution d'une partie de ses journaux, va-t-elle hâter la disparition de cette dernière? Tout porte à le croire. La Dispresse a arrêté toute activité depuis le début de l'année et a informé à ce titre les quelques publications dont elle assurait la distribution qu'elle n'était plus capable d'honorer, pour ainsi dire, ses engagements. C'est que le coup est dur pour la Dispresse qui survit essentiellement grâce au chiffre d'affaires qu'elle assure en distribuant les deux publications de la SNIPE. Celui-ci dépasserait 50% de son chiffre d'affaires global. Dar Al Anouar quitte le navire Créée en 1989, avec un capital de 250.000 dinars, sur l'initiative de la SNIPE, de Dar Al Anouar, qui édite les quotidiens Achourouk et Le Quotidien et l'hebdomadaire Al Anouar, et la défunte Dar Al Amal qui éditait les titres du RCD (Rassemblement Constitutionnel Démocratique) et quelques autres actionnaires dont sa concurrentes la Sotupresse (Société tunisienne de Presse), qui distribue l'essentiel des titres étrangers, la Dispresse va connaître des difficultés. Dar Al Anouar va en effet quitter le navire en raison des retards pris dans la distribution de ses journaux et notamment ses quotidiens. Les services de la Dispresse se sont trouvés obligés d'attendre le bouclage tardif des quotidiens de Dar Al Amal et de la SNIPE. Celui-ci intervenant au-delà de 22 heures : il est arrivé que Le renouveau et Al Hourrya, les deux quotidiens de Dar Al Amal, sortent de l'imprimerie à 3 ou 4 heures du matin. C'en était trop pour Dar Al Anouar, qui bouclait ses journaux bien plus tôt (vers 20 heures), et se devait de les acheminer le plus tôt possible pour être au rendez-vous des lecteurs, dans toutes les régions de la Républiques, aux premières lueurs du jour. Les difficultés de la Dispresse ne vont pas s'arrêter là. Dar Al Amal, et étant donné les difficultés par lesquelles elle est passée la société a été assainie ou a tenté de s'auto-assainir en 2006-2007-, va rendre la vie difficile à la Dispresse en retardant les paiements pour services rendus. A telle enseigne que la Dispresse n'arrivait à survivre que grâce au chèque que lui tendait la SNIPE à la fin de chaque mois. Des sources bien informées nous indiquent que la SNIPE versait chaque année environ 270.000 dinars à la Dispresse. La Dispresse, qui a arrêté réellement ses activités, va convoquer son Conseil d'administration et devra, dans la foulée, convoquer une Assemblée générale extraordinaire pour décider de ce qu'il convient de faire. Elle n'a pas d'autre choix, nous indique notre source, que de «se saborder»! Entre temps, ce qui préoccupe la Dispresse c'est surtout de trouver du travail aux employés engagés par celle-ci. Dont notamment quelque 12 chauffeurs. Pour l'heure, la SNIPE, qui a pris en charge la totalité de la distribution de La Presse et Assahafa, a promis de recruter trois chauffeurs.