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Chronique, le mot pour le dire : Tous les chemins mènent a l'ANC
Publié dans Tunivisions le 18 - 10 - 2013

« Les mots ne tuent que ceux qui s'enrichissent de leur fausseté, préférant aux agréments de l'authenticité et de la candeur la hiérarchie des faux-semblants où la parole donnée est une parole marchandée et la relation prétendument humaine un chantage permanent. Rendre leur crédit aux mots en les rendant à la vie enseigne que les calomnies tombent d'elles-mêmes ». Raoul Vaneigem, Réflexions sur la liberté d'expression
Il est à craindre que le dialogue national ne dégénère. C'est là un constat que maints observateurs ont souligné de différentes manières. La cause principale en est, selon eux, l'entêtement de la troïka en général et du parti islamiste « majoritaire » en particulier. Nous estimons, quant à nous, qu'il existe d'autres raisons, bien plus subtiles, qui ont avantagé, dès le départ, la coalition régnante et ses appendices, dont la plus importante consiste dans le fait que l'opposition n'a pas réussi à rejeter l'accusation de « putschiste » dont l'accable la partie adverse, qui continue, de ce fait, de se targuer de sa « légitimité » et, partant, de faire valoir sa propre feuille de route.
Le mouvement Ennahdha a adopté, face à la crise qui menace son trône, ce qu'il conviendrait d'appeler la stratégie de l'érosion qui consiste à miner progressivement l'argumentaire de l'adversaire pour l'acculer à faire le maximum de concessions. C'est en vertu de cette démarche insidieuse que cette dernière s'est trouvée dans l'obligation de renoncer à la dissolution de l'ANC que ses adversaires considèrent comme la clé de voûte du système existant, comme l'atteste la métaphore dont ils abusent : « le foyer de la légitimité ». Accepter de préserver cette institution, qui a été la cause directe du blocage actuel, est une décision d'autant plus malencontreuse que l'opposition n'a pas réussi, encore une fois, à faire admettre, par la partie adverse, la nécessité de limiter les prérogatives abusives de ladite ANC.
Le plus important, aux yeux du parti islamiste au pouvoir, dont le cynisme est sans pareil, est qu'il estime, à tort ou à raison, avoir remporté la partie. La preuve en est qu'il continue de se prêter à son jeu favori, en se faisant passer pour une figure victimale, plaçant, de ce fait, l'opposition, dans l'inconfortable position d'agresseur. Cela veut dire que, pour la troïka, cramponnée à sa légitimité providentielle qu'elle tire du « maître de lui-même » que l'opposition a généreusement épargné, les données de la crise restent exactement les mêmes : elle est dans son droit face à l'impitoyable ruée des « putschistes ». Son exploit est d'avoir réussi à renverser les rôles, de sorte que d'usurpatrice avérée, elle s'est imposée comme la victime pathétique des rapaces fauteurs de troubles.
Disons, pour résumer, que c'est à cause de la touchante candeur de l'opposition qui, par un incompréhensible excès de pudeur, renonce à user de son meilleur atout, à savoir la vacance de légitimité, depuis le 23 octobre 2012, que le troïka se fait de plus en plus intransigeante, et arrogante jusqu'à la provocation. Le cynisme d'un Rached Gannouchi a fait le reste. Il n'y a qu'à lire ses dernières déclarations, à un journal algérien, pour se rendre compte de l'ampleur de la catastrophe. L'avenir ne présage rien de bon pour l'opposition et, par conséquent, pour la Tunisie puisque, selon le président d'Ennahdha, il revient à l'ANC de composer le gouvernement de salut, avec l'aval de son parti. L'impitoyable stratège ne se rend même pas compte qu'il condamne ainsi le soi-disant dialogue national à la nullité. Cela ne fait pas parties de ses préoccupations majeures.
R. Gannouchi surfe allègrement, complètement indifférent à la situation catastrophique de l'économie nationale, à la faillite imminente de l'Etat, presque en cessation de paiement d'après les déclarations officielles et – et c'est là le plus grave – la recrudescence des incursions terroristes. Est-ce vraiment un hasard qu'autant de manœuvres se soient produites en ce moment ? Les menaces, tant intérieures qu'extérieures, qui pèsent sur la Tunisie, n'ont pas réussi à émouvoir le « leader » islamiste qui continue ses calculs méticuleux d'épicier au profit de son mouvement et, en même temps, persévère dans sa volonté d'infiltrer les rouages de l'Etat en multipliant les nominations partisanes. Cette froide détermination de R. Gannouchi est le fruit « amer » des cadeaux que l'opposition lui a concédés de gré ou de force.
Cette dernière s'avère être un piètre joueur qui brade ses atouts s'il ne les sacrifie pas inutilement. Il est donc normal qu'elle soit battue à plate couture et malmenée par le vautour islamiste qui a repris, grâce à ses maladresses, le poil de la bête. Pour redresser la situation, il est impératif que l'opposition croie en sa chance et use astucieusement de ses atouts. La première chose à faire est d'appeler les choses par leur nom et de dire, haut et fort, à la troïka, ses quatre vérités, dont la plus importante est qu'elle est dépourvue de toute légitimité depuis le 23 octobre 2012. Cela permettrait à l'opposition de rétablir la troïka dans son rôle d'usurpatrice obstinée qui se démène pour parfaire son projet totalitaire obscurantiste. La fin de la légitimité implique nécessairement la dissolution de l'institution qui est censée en être l'origine.
Relisez les dernières déclarations de R. Gannouchi et vous réaliserez alors que le président de la secte islamiste est déterminé à perpétrer un nouveau putsch « institutionnel », en se fondant, comme toujours, sur la pérennité du « foyer de la légitimité ». Selon lui, tous les chemins mènent à l'ANC. Tant qu'il aura cet atout en main, R. Gannouchi fera de son mieux pour en tirer le maximum de bénéfice. Or, dissoudre l'ANC ne signifie pas nécessairement sa suppression physique. Si l'opposition, et le quartette qui supervise le dialogue national, réussissent à faire admettre à la partie adverse que l'ANC, illégale et illégitime depuis le 23 octobre 2012, ne peut en aucun cas jouir des prérogatives qu'elle s'est octroyées elle-même en faisant valoir la majorité numérique, ils auront eu gain de cause. Ladite majorité ayant perdu, depuis le 23 octobre 2012, sa légitimité électorale, il est donc normal que les règles de jeu changent.
La stratégie de l'érosion, dont use à merveille R. Gannouchi, conçoit les choses tout autrement. Son ambition est de faire admettre, par ses interlocuteurs, la possibilité, pour l'illégitime ANC, de bénéficier d'une marge supplémentaire d'illégitimité, laquelle, grâce à ce consensus providentiel, doterait l'ANC d'un regain de légitimité qui ne pourrait, de toute évidence, profiter qu'au pouvoir en place. Ce dernier, par le truchement de son « foyer de légitimité », miraculeusement régénéré, imposerait son diktat à tout le monde. C'est ce projet là que R. Gannouchi, plus déterminé que jamais, entend réaliser par le biais du dialogue national, qu'il serait plus adéquat alors d'appeler le monologue troïkien.
Il est salutaire pour la Tunisie que la troïka soit dépouillée de la légitimité qu'elle a effrontément usurpée le 23 octobre 2012 et qu'elle entend, par les insidieuses manœuvres de son chef d'orchestre, prolonger au-delà de la date fatidique du 23 octobre 2013. Si R. Gannouchi réussissait ce coup de force, l'opposition se retrouverait sur la paille pour longtemps. La Tunisie paierait le prix fort de cette insidieuse manœuvre et se retrouverait, elle aussi et pour très longtemps, au fond d'un insondable précipice. Cette terrible perspective, aujourd'hui perceptible pour tous, n'intéresse aucunement la troïka, et le parti majoritaire en particulier, dont l'unique souci est de durer le plus longtemps possible. Son souci majeur est de récolter le maximum d'avantages et de battre ainsi, par K.O., son adversaire. La Tunisie, meurtrie et chancelante, est le dernier des soucis de R. Gannouchi et de la coalition qui s'est juré de réussir l'exploit inégalé de mettre en ruines un pays que d'aucuns considéraient naguère comme un modèle à suivre.
Messieurs de l'opposition, de grâce, sauvez la Tunisie. Arrachez-là aux griffes crochues de la harpie qui a pour nom l'ANC. De grâce, mettez fin à cette funeste mascarade qui n'a que trop duré. Faites comprendre, une bonne fois pour toutes, à la horde monstrueuse qui s'acharne sur le pays, qu'elle n'a pas plus de raison, que n'importe qui d'autre, de monopoliser le gouvernail du navire tanguant qu'est désormais la Tunisie. Aujourd'hui, l'unique légitimité qui vaille, est celle du peuple de Tunisie que la troïka est loin d'être le représentant.


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