Le ministère de l'Intérieur a réagi aujourd'hui, jeudi 3 août 2023, à une déclaration du porte-parole adjoint des Nations Unies en qualifiant celle-ci de trompeuse et de fallacieuse. Dans une déclaration à l'Agence Tunis Afrique Presse, Kamel Fekih, ministre de l'Intérieur, a souligné que les informations publiées par certaines organisations internationales, en particulier celles contenues dans la déclaration du porte-parole adjoint des Nations Unies le 1er août 2023, concernant la nécessité de protéger les réfugiés et les migrants africains aux frontières tunisiennes, sont inexactes et relèvent de la désinformation. Le ministre a insisté sur le fait que les allégations concernant les expulsions n'ont aucun fondement, et a appelé à vérifier les informations avant de les diffuser, car cela peut avoir des conséquences négatives sur le fonctionnement de l'appareil sécuritaire, qui ne ménage aucun effort pour secourir et sauver les migrants aux frontières terrestres ou maritimes. Kamel Fekih a également souligné qu'entre janvier et juillet 2023, 15 327 migrants irréguliers, dont 95% de nationalités africaines des pays du Sahel, ont été secourus. Le ministre a démenti les allégations concernant l'expulsion des migrants africains irréguliers, précisant que ce dossier est traité conformément à la loi tunisienne et aux conventions internationales, et que l'Etat tunisien n'est pas responsable de ce qui se passe en dehors de ses frontières territoriales. Dans ce contexte, Fekih a tenu à saluer l'honnêteté du Secrétaire général des Nations Unies concernant les allégations infondées qui lui ont été attribuées par certains médias, le décrivant comme une personne intègre, sincère, habile dans les relations diplomatiques et internationales, et a insisté sur le fait qu'il n'y a aucun moyen de soumettre les questions liées à la souveraineté des Etats et à la protection de leurs territoires à des déclarations inexactes et aux mains de fonctionnaires du troisième rang au sein de l'organisation internationale. Le ministre a réaffirmé que toutes ces tempêtes médiatiques n'affectent en rien les relations fraternelles entre la Tunisie et ses frères en Libye et en Algérie, et ne sapent en rien la détermination de nos institutions sécuritaires à lutter contre le terrorisme, la contrebande et la traite des êtres humains, ainsi que tout ce qui porte atteinte à la dignité humaine. Il convient de rappeler que le porte-parole adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Farhan Haq, avait exprimé mardi dernier son inquiétude concernant l'expulsion de migrants, de réfugiés et de demandeurs d'asile aux frontières libyennes et algériennes par la Tunisie. Il a également souligné que plusieurs migrants ont trouvé la mort aux frontières libyennes, tandis que des centaines d'autres, dont des femmes et des enfants, sont toujours bloqués dans des conditions très précaires, confrontés à des pénuries d'eau et de nourriture. Il a appelé à protéger tous les migrants, réfugiés et demandeurs d'asile et à les traiter avec dignité, et a demandé de mettre fin aux opérations d'expulsion de la part de la Tunisie, et de transférer d'urgence les personnes bloquées à des endroits sûrs où elles peuvent être protégées.