Walid Fehri, conseiller juridique de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, a confirmé aujourd'hui, 11 février 2021, qu'il y a bien un soupçon de corruption autour d' une caisse sociale, Il a ajouté que l'instance avait renvoyé au procureur de la République au tribunal de première instance de Tunis les documents de ce dossier qui se rapportent à son investigation sur ce dossier. Fehri a souligné que les soupçons sont liés au favoritisme dans les recrutements et à la non-exploitation du domaine public de la manière qui lui est désignée. Il a en plus cité des lacunes au niveau de la gestion, ce qui signifie que l'excédent financier, qui ne devait pas rester à la disposition de la caisse, a été exploité et orienté vers des projets inutiles et inappropriés. Il a ajouté qu'il y a eu également de pots-de-vin perçus. Fehri a parlé de complicité entre les parties à l'intérieur et à l'extérieur de la caisse, notant que "malheureusement, il y a des pensions qui sont versées pour des personnes enregistrées décédées ... et il y a des concours qui sont faits sur mesure." Il a considéré que ne pas prendre les mesures adéquates contre ces infractions et ces irrégularités peut les amplifier, mais il a remercié aujourd'hui ceux qui les signalent car ils confirment qu'on peut venir au bout de la corruption et qu'elle n'est pas une fatalité. Les travaux de recherche et d'enquête dans le dossier ont été lancés par une pétition déposée par un dénonciateur des soupçons de corruption financière et administrative liée à la mise à jour des dettes de certaines institutions envers la caisse, notamment: Des soupçons sur l'extraction des cotisations au profit de la caisse, le détournement d'avantages sociaux tels que les honoraires, le capital au décès et le solde immobilier, qui ont conduit à priver la caisse de ressources financières qui pouvaient atteindre un montant dépassant 400 millions de dinars. Des Soupçons concernant les souscriptions à la caisse car Il s'est avéré qu'environ 43% des dossiers de nouvelles inscriptions à la caisse entre les années 2012 et 2016 ne sont pas numérisés, ce qui limite l'efficacité de leur suivi lors de l'extraction des montants des contributions, qui s'élèvent à 9441 nouveaux abonnés. Outre l'absence de procédures permettant de vérifier l'exactitude des données incluses dans la liste des services aux abonnés, s'ajoute l'existence d'écarts d'augmentation ou de diminution s'élevant à 5 930 millions de dinars. Des soupçons sur le solde immobilier et l'existence de biens immobiliers détenus par le fonds dans la disposition d'autrui sans droit, ou la location de biens immobiliers au profit de bénéficiaires qui bénéficiaient auparavant de crédits au logement, ce qui constitue une violation des procédures en vigueur. Les responsables de la caisse ne revoient pas les spécificités de la location de certains biens immobiliers, en plus du fait de faire bénéficer des personnes qui louent des appartements qui sont la propriété de la caisse, alors qu' elles ne remplissent pas les conditions légales requises à cet effet.