TUNIS, 23 mars 2011 (TAP) - Les membres du bureau politique provisoire du Parti Ouvrier Communiste Tunisien (POCT), ont tenu mercredi, à Tunis, une conférence de presse, sur les objectifs du parti, ses orientations, ses programmes, et ses positions face aux évolutions que connaît le pays après la révolution. Les membres du bureau ont estimé que la présidence par intérim et le gouvernement provisoire, ont délibérément "chercher à contrecarrer la légitimité révolutionnaire en refusant tout contrôle sur leurs décisions et mesures ". M. Hamma Hammami, porte-parole officiel du bureau, a indiqué que la présidence par intérim et le gouvernement provisoire, ont refusé de collaborer avec le conseil national pour la protection de la révolution, cherchant à la remplacer par l'instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la transition démocratique et de la réforme politique. Ils ont, a t-il dit, nommés les membres de ce conseil sans consultation ni consensus, soulignant que la "décision de dissoudre l'ancien parti au pouvoir est le prélude à son retour sous de nouvelles formes et que la dissolution de la police politique reste douteuse". Les représentants du POCT ont affirmé que la "révolution n'est pas terminée", appelant à poursuivre la mobilisation et la sauvegarde du conseil national de protection de la révolution, à dynamiser son action et celle des conseils régionaux et locaux y afférant, tout en les renforçant. Ils ont souligné, d'autre part, qu'ils ne craignaient pas la multiplication des partis politiques de l'après révolution, relevant que "seuls subsisteront les partis les plus méritants, ceux qui disposent d'une large assise populaire et qui répondent aux aspirations des citoyens". Ils ont, d'autre part, souligné l'importance d'élire une assemblée constituante, étape cruciale pour imposer la volonté du peuple, suggérant de reporter la date des élections au mois d'octobre pour permettre au peuple et aux différentes forces politiques de mieux se préparer à cette échéance compte tenu de l'importance des questions qui seront étudiées par l'assemblée constituante et pour préparer un climat politique favorable à sa mise en place. Une situation, ont-ils ajouté, qui nécessite l'assainissement de l'administration, de la justice et des médias et de dissoudre de manière effective la police politique, d'élaborer une loi électorale et de trancher sur la question du financement des élections, afin de garantir la transparence et l'équité entre les différents candidats et dissuader toute tentative de corruption de ces élections. Concernant le programme général du POCT, ses représentants ont souligné l'importance de séparer la religion, de l'Etat, arguant que la foi est une question privée, sur laquelle l'Etat n'a pas à intervenir ou à l'exploiter, mettant l'accent sur la nécessité d'aborder la question dans un contexte particulier, pour qu'elle ne dévie pas des questions fondamentales telles que la justice sociale, le droit au travail et la liberté d'expression, de croyance et d'organisation, etc... Abordant le volet économique, le programme met en relief la nécessité d'édifier une économie nationale indépendante et populaire, qui donne la possibilité aux ouvriers de diriger les entreprises économiques nationalisées, d'entreprendre une réforme agricole radicale qui libère les petits exploitants de toute forme d'exploitation ou d'injustice. Sur le plan social et culturel, le programme du parti s'est focalisé sur la garantie du droit au travail pour chaque personne majeure, l'octroi d'un habitat digne pour chaque citoyen, la généralisation de la langue arabe en tant que langue nationale, la promotion de la culture nationale et l'encouragement de la création littéraire et artistique ainsi que de la recherche scientifique afin de servir les causes du peuple et de la patrie.