SFAX, 21 fév 2011 (TAP) - Les mouvements de protestations, de grèves et de sit-in d'ordre syndical, politique, éducatif et socioprofessionnel ont repris, depuis le week-end à Sfax, après un retour presque total au rythme de vie habituel, au cours des derniers jours. Un grand nombre de citoyens, de jeunes, de représentants de courants idéologiques et politiques et de composantes de la société civile dont le conseil de la protection de la révolution, ont observé un sit-in à la place des martyrs à Bab El Kasbah à Sfax, pour soutenir les manifestants à la Place de la Kasbah à Tunis. Les manifestants ont scandé des slogans revendiquant la destitution du Gouvernement provisoire, la dissolution de la chambre des Députés et de la chambre des Conseillers ainsi que des différentes structures en rapport avec l'ancien régime et appelant à la création d'un conseil constitutif élu qui prendra en charge l'élaboration d'une nouvelle constitution et d'un nouveau code électoral pour préparer les prochaines élections présidentielle et législatives dans le cadre de la transparence et de la fidélité aux revendications des martyrs et des militants. Le nombre des manifestants a été renforcé par l'arrivée de plusieurs groupes d'étudiants et d'élèves des collèges et lycées qui ont quitté leurs établissements, provoquant une interruption des cours. Les élèves ont participé à des marches pacifiques qui ont parcouru certaines artères de la ville, scandant des revendications politiques et exigeant des précisions au sujet du déroulement des devoirs de contrôle continu et des épreuves du baccalauréat. Ils ont appelé au report de la date de la semaine bloquée pour les collégiens. Par ailleurs, les artisans et bijoutiers de Sfax ont observé, lundi, un sit-in devant le bureau de garantie au siège de la recette des finances à la médina de Sfax, appelant le Gouvernement provisoire à satisfaire leurs revendications, s'agissant, notamment, de la mise en oeuvre des réformes décidées au profit du secteur en mai 2010. Ils ont évoqué, en particulier, le projet de loi dont l'entrée en vigueur était prévue début 2011. Les derniers évènements survenus en Tunisie ont empêché l'application de cette loi qui vise à libéraliser le secteur et à encourager l'exportation à travers la suppression du poinçon et l'ouverture du champ devant les professionnels pour utiliser la machine sous pression dans la fabrication de bijoux, actuellement interdite et soumise au contrôle du bureau de garantie "sans raison valable", estiment-ils. De son côté, le gouverneur de Sfax et ses adjoints continuent de recevoir des centaines de citoyens des différentes délégations pour examiner leurs doléances relatives, notamment, au droit au travail et à l'amélioration des conditions de vie.