TUNIS (TAP) - Le procés de l'affaire Nessma TV à la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de Tunis a été reporté au 19 avril 2012. L'audience de lundi matin, s'est déroulée en présence de MM. Nabil Karoui, directeur général de Nessma TV, Hédi Boughenim, responsable du service de visionnage et de Mme Nadia Jamel, présidente de l'association «images et paroles de femmes» et responsable du doublage du film Persépolis en dialecte tunisien, diffusé sur Nessma TV en octobre dernier. Le procès a été reporté suite à la demande de la partie civile en vue de leur permettre de mieux préparer la défense. L'affaire sera soumise de nouveau au procureur de la république et réexaminée, à la lumière du nouveau code de la presse (décret-loi du 2 novembre 2011 relatif à la liberté de presse, d'édition et de publication). Au début de l'audience, la présidente de l'association «images et paroles de femmes» a souligné que le doublage, qui a été élaboré par cette association au film Persépolis ne comporte pas d'expressions portant atteinte à la morale et à la religion. Elle a précisé que cette association a pour but essentiellement de consolider les droits de la femme. Le procès a repris dans une ambiance tendue. Un grand nombre d'avocats et de personnalités politiques sont venus assurer la défense de la chaîne. Quelques journalistes de la presse écrite ont assisté au procès alors que les télévisions et les photographes ont été interdits de filmer le procès. Dans une déclaration à la presse, M.Nabil Karoui a indiqué que le procès de Nessma Tv est le procès de tous ceux qui ont rêvé de la liberté et de la démocratie. « Ceux qui avaient attaqué ma maison et les locaux de Nessma TV sont libres, et je suis assigné à comparaître aujourd'hui, pour la deuxième fois devant le juge dans un procès politique, le premier du genre en Tunisie, après la révolution» a-t-il dit. L'ancien premier ministre dans le gouvernement provisoire, M.Béji Caied Essebsi avait également assisté à l'audience. «Je suis venue apporter mon soutien moral et défendre la liberté d'expression» a-t-il dit. Lors du déroulement du procès, des groupes de salafistes se sont rassemblés devant le siège du tribunal de première instance à Tunis scandant des slogans contre Nessma TV, les journalistes et les médias alors qu'un autre groupe a soutenu la chaîne et les médias en général et manifesté en faveur de la liberté d'expression et de la création.