Un quinquagénaire originaire de Kalaâ Seghira, a tenté ce mardi de s'immoler par le feu, à l'intérieur des locaux de la délégation de la ville. Il s'est aspergé d'essence et menacé de mettre le feu à son corps, avant d'être maîtrisé par les témoins. Pour expliquer son geste, l'homme a déclaré qu'une indemnité sociale lui a été refusée par le comité de la délégation. En fait, dix jours plus tôt, une mère de famille a commis le même geste, dans la délégation de Séjnane, du gouvernorat de Bizerte, pour protester contre le non octroi d'une prime sociale à son mari. Elle a été grièvement brûlée, et est depuis hospitalisée. Suite à ce geste de désespoir, le délégué de Séjnane, a pour probablement éviter de figurer au sommaire d'une émission de TV orchestrée par des animateurs en manque de Buzz se précipita de « corriger le tort occasionné par une assistante sociale qui va devoir assumer ses responsabilités ». Il couvrit la famille de la pauvre désespérée d'aides de tous genres, ordonna qu'on lui verse une aide financière urgente de 3000 DT pour améliorer son logis, un travail a été obtenu par son fils, et sa fille a reçu une aide pour réintégrer les bancs de l'école. On imagine bien que le bonhomme de Kalaâ Seghira ait été tenté par les acquis de la femme de Séjnane ce qui l'aurait poussé à accomplir le même geste quelques jours plus tard, espérant, certainement, obtenir au moins des avantages semblables à ceux de son inspiratrice. A partir de là, plus rien ne semble en mesure d'arrêter la reprise de la spirale infernale des auto-immolations. Il s'agit en réalité d'une double maladresse de la part de l'administration de Séjnane. la première a consisté à ôter la subvention du mari de la dame, apparemment, sans raison valable. La deuxième, lorsque les autorités ont instantanément répondu et plié au chantage au suicide, ce qui n'a pas manqué de donner des idées macabres aux gens, dans le besoin, et qui n'ont, somme toute, plus rien à perdre.