La Tunisie est devenue le pays des gens pressés, comme l'a dit, il y a peu BCE. Et parmi les gens pressés, il y a ceux qui le sont pour réécrire l'histoire, à leur guise, avec la version qui leur sied. Et il est probable que ceux qui vont réécrire l'histoire de la Tunisie, notamment, durant cette belle époque d'après le 14 janvier 2011, vont retenir le nom d'Abid Briki. Oui ! Le nom d'Abid Briki sera, certainement, retenu comme étant celui du plus grand et du plus efficace démolisseur qu'aura connu la Tunisie. Car il aura réussi, en deux actes, à détruire et à anéantir soixante ans d'efforts consentis par des générations de tunisiens pour bâtir, la seule et unique vraie fierté du pays : l'administration tunisienne. Il aura suffi, en effet, à Abid Briki, deux actes, pour réduire à néant l'administration tunisienne, jadis, reconnue comme étant le meilleur acquis dans lequel ont investi les bâtisseurs de la Nation. Le premier acte, Abid Briki l'aura accompli en sa qualité de secrétaire général adjoint de l'UGTT, quand il a profité du chaos qui a suivi le 14 janvier, et de la logorrhée qui a touché les tunisiens notamment en matière de revendications sociales, pour imposer le recrutement de dizaines de milliers d'agents non qualifiés, dans la fonction publique. Ces agents qui travaillaient, notamment, dans le cadre de la sous-traitance. Briki a, donc, réussi, lors de cet acte, à miner l'administration tunisienne par l'intégration de dizaines de milliers de jeunes sans aucune compétence, au nom de la sacro-sainte révolution. Le deuxième acte, Abid Briki est en train de l'accomplir en sa qualité de ministre. En effet, et sous la pression des organismes internationaux comme la banque mondiale et autres FMI, il a été obligé d'opérer des coupes conséquentes dans la masse des fonctionnaires, histoire de satisfaire les exigences des créanciers qui exigeaient des restrictions importantes de la masse salariale. Du coup, lui vint l'idée, géniale du reste, de « libérer » avant terme les fonctionnaires qui désirent partir à la retraite dès l'âge de 57 ans. Et il faut croire qu'ils seront nombreux, très, très nombreux à répondre son appel. Des hauts cadres dégoutés et dépités de ce qu'était devenue l'administration depuis quelques années, par ses nouvelles méthodes de fonctionnement, déviées, et par sa nouvelle hiérarchie chapeautée par des repris de justice ou par des incompétents arrivés aux hauts postes de commandement grâce leurs appartenance partisane. Et ces salariés en âge de préretraite, sont, justement, les hauts cadres qui faisaient rouler la machine avant l'avènement de la sacrée révolution du jasmin qui a catapulté entre autres, Abid Briki à un poste de ministre. Du coup, on comprend aisément qu'en l'espace de quelques années, et en deux actes, Briki aura su truffer l'administration tunisienne de milliers de salariés qui ne foutent rien et qui n'entendent pas travailler, et encore moins, produire. Et il aura, d'un autre, vidé l'administration des meilleurs éléments qui constituaient son ossature et son noyau dur. Reste à savoir comment il va pouvoir faire tourner la machine de l'administration tunisienne avec sa nouvelle et toute jeune « élite » ? Entretemps, les gens partis, prématurément, à la retraite, iront, certainement, grossir les rangs des cadres du secteur privé qui ne va pas s'en priver. Et que vive la révolution. Et que vive la Tunisie !