Abdelafattah Mourou vice-président d'Ennahdha et vice-président de l'ARP qui plus est, a rencontré le prédicateur Youssef Qardhawi, président de l'Union internationale des oulémas musulmans, à son bureau, le 1er mars 2015. A la demande de qui ? A quel sujet ? Pourquoi maintenant ? Personne n'en sait rien. Islamiste extrémiste, fer de lance de la doctrine wahhabite, théoricien de la « Fitna » (discorde) arabe, Youssef Qardhawi est connu par ses appels au jihad en Syrie ou au renversement du régime égyptien. Bien qu'il soit épinglé dans la liste rouge de la police internationale, à savoir l'Interpol, et mis au ban des démocrates arabes et musulmans, il n'en continue pas moins de bombarder ses prêches incendiaires et de recevoir des représentants de la République Tunisienne et de sa jeune démocratie, comme Abdelafattah Mourou. Comment se fait-il que le vice-président de l'ARP, autorité suprême de la Tunisie et siège de sa souveraineté, n'éprouve aucun scrupule à aller rencontrer un prêcheur aussi extrémiste, qui ne croit ni à la république ni à la démocratie, et qui se présente comme l'éminence grise de la « Jabhat Al Nosra » en Syrie, faction islamiste jihadiste sanguinaire, et qui ne tarit pas de conseils à l'adresse de ses « Emirs ». De toute évidence, son discours odieux est en phase avec son passé terroriste, notamment en Algérie, durant les années de braise, où il a multiplié les fatwas pour inciter au Djihad et mettre le feu au pays frère au cours des années 1990. Le bon vieux Abdelafattah Mourou n'en a cure, lui aussi a son agenda occulte parait-il. Un clin d'œil peut-être aux extrémistes djihadistes. Le prédicateur de la mort, Youssef Qardhawi, qui revendique sans vergogne le rang de « père » du Printemps arabe et guide spirituel de ses mouvements de contestation, ne rate aucune occasion pour dégainer son artillerie féodale d'injonctions et son arsenal obscurantiste de fatwas. Tunique et rôle de « Che Guevara islamiste » que le gourou Rached Ghannouchi n'a pas manqué d'attribuer à son compère Youssef Qardhawi, en lui prêtant la paternité de la révolution tunisienne, en disant que celle-ci » est sortie de sa manche« . Encore pire de la part de cet obscur Youssef Qardhawi car il s'agit là d'ingérence dans les affaires internes tunisiennes. N'a t-il pas trahi sa haine à l'égard de la Tunisie et son mépris au choix démocratique de son peuple en braillant, en Octobre 2011, à la veille des élections : « Ne pas donner sa voix à un candidat de l'Islam est un péché ! Un péché en particulier dans la Tunisie qui a été gouvernée pendant un demi-siècle par des mécréants occidentalisés ! » Il s'est fendu de cette fatwa faisant du vote en faveur d'Ennahdha un devoir sacré dans guerre sainte. N'a-t-il pas déclaré en Mai 2012, à la salle omnisport de Rades, « Nous voulons un Etat islamique régi par la Charia« . Propos en total rebord, nettement à contre-pied de la Constitution Tunisienne, même celle de 1959. N'est-ce pas Abdelafattah Mourou ?! La mémoire populaire n'a pas encore oublié l'épisode non moins équivoque, où Abdelafattah Mourou a baisé le front de Wajdi Ghanim, autre prédicateur radical, et avec qui il a eu un échange, en aparté, tout en connivence, que la presse tunisienne a fuité où ils s'accordaient sur la tactique par étapes à suivre pour islamiser par le bas la société tunisienne en focalisant l'action sur l'enfance et la jeunesse (Comme si la Tunisie n'est pas une terre d'Islam). Le moyenâgeux Wajdi Ghanim, pour qui, l'excision féminine, pratique préislamique, rituel pharaonique même, est une opération esthétique et qui ne cesse de fustiger la démocratie, hérésie occidentale, système capable, de son avis, de faire basculer pouvoir, aux mains des impies.