A en croire Rached Ghannouchi, « Radhia Allahou anhou », la foule à la Kasbah rappelle la multitude de fidèles lors de la conquête de la Mecque par le prophète. Apparemment le grand gourou y était, il aurait même giflé Abou Soufiène. Le guide spirituel se prend pour le dernier des prophètes et suggère qu'il est un détenteur d'un message de Dieu. Sur sa lancée, n'a t-il pas affirmé que son parti Ennahdha est sorti de la mosquée Sidi Youssef comme l'Islam est sorti de Ghar Hira. Encore un pas et il se serait autoproclamé « prince des croyants ». Pourquoi pas le sixième Calife?! Si quelqu'un d'autre avait fait ce genre de rapprochements, fait valoir ce type d'images, on l'aurait traité d'hérétique et l'écorché vif sur la place publique. C'est que seuls les pontes d'Ennahdha en ont l'exclusivité. Ne sont-ils pas les représentants de l'Islam et les dépositaires de la foi. Nous autres tunisiens, nous sommes encore un peuple de pauvres égarés dans les dédales de la période préislamique et, à ce titre, il est urgent de nous islamiser et nous mettre sur la voie de la rédemption. Les dignitaires d'Ennahdha ne sont pas à leur premier coup. Ils n'ont pas cessé, depuis plus de deux longues et pénibles années, de se répandre en saillies d'ordre religieux et en actes d'expropriation du référentiel islamique. Ils n'éprouvent aucun scrupule à instrumentaliser l'Islam à coups de discours à double langage et de manœuvres d'intimidation. Le prosélytisme et l'incitation à la violence au service d'un archaïque et anachronique projet de société, d'Etat et de culture que les tunisiens, théologiens, érudits et penseurs libres, ont catégoriquement rejeté depuis des lustres. Un manière, de ramer à contre courant de l'histoire de la Tunisie, de sa personnalité ouverte , modérée et moderne et de sa conception séculière, sociale et historique de l'Islam. La mémoire collective et individuelle grouille d'épisodes où Ennahdha, fidèle à sa doctrine, œuvrait à sacraliser le politique et à politiser le sacré, montrait, à qui veut bien l'entendre, qu'il était mu par un destin divin. Depuis la campagne électorale pour l'ANC, le discours n'a pas changé ni dans son timing ni dans sa teneur. Est-ce fortuit que chaque fois que le gouvernement est en crise, aussitôt un conflit d'ordre identitaire , à forte connotation relieuse, soit monté de toutes pièces pour en faire un débat de société, empêtré dans les méandres de l'identitaire et du sacré. Débat où Ennahdha dispose forcément d'une longueur d'avance compte tenu de la foi musulmane de la société tunisienne, et par là le seul débat capable de gagner. C'est son terrain naturel, son fief de prédilection. Une tactique subversive pour faire diversion et desserrer l'étau sur le gouvernement. La confrontation idéologique, sur fond religieux, est sa stratégie de communication et de déploiement. Les questions d'ordre social et économique sont sciemment occultés. Des sujets qu'Ennahdha évite comme la peste, car dépourvu de programme socioéconomique et de stratégie de gouvernance. Des sujets où il n'a forcément pas voix au chapitre et qu'il s'évertue à esquiver pour escamoter son inaptitude intellectuelle et politique à traiter ce genre de dossier. Jugeons-en, à travers quelques exemples très édifiants: 1- Le grand parrain, à savoir Rached Ghannouchi, n'a pas assené que ceux qui s'opposent à son parti s'opposent à l'Islam, sacralisant du coup ce dernier et reléguant l'opposition au rang d'apostat. N'a-t-il pas affirmé que le succès (bien relatif d'ailleurs) d'Ennahdha aux élections de 23 Octobre 2011 est une victoire de l'Islam. Comme quoi, le vote au profit de partis, autre qu'Ennahdha, n'est, par simple déduction, qu'un choix contre l'Islam. Un seul mot critique contre Ennahdha équivaut à une atteinte contre l'Islam. L'amalgame est à son paroxysme Ce qui laisse comprendre que les trois millions d'électeurs tunisiens qui n'ont pas choisi les candidats nahdhaouis sont passés, sans vergogne ni respect, à la trappe de l'excommunication. Donc, trois millions de « Kouffar »!! A se demander comment seront qualifiés les quatre millions de tunisiens qui ont brillé par leur absence lors du scrutin en question? Des agnostiques peut-être! Pétrie dans la pâte idéologique et démagogique de son illustre père, Soumaya Ghanouchi n'a t-elle pas assimilé ces trois millions d'électeurs, dixit, à de « pauvres types » ou bien à de » minorités isolées » ou encore à de » visages pâles, mains vides « . Presque le tiers de la population tunisienne est réduit à une grossière minorité ? !?! Tout commentaire serait superflu devant une telle ineptie. Finalement, qui cultive vraiment la haine, la sédition et la division au sein de son peuple? N'est ce pas celui ou plutôt celle qui traite trois millions d'électeurs de portion congrue, voire même de quelques personnes « égarées et marginalisées » !! 2- Nourredine Khademi, ministre des Affaires religieuses, n'a t-il pas considéré le local d'Ennahdha comme une mosquée, en réaction à l'attaque perpétrée , à l'époque, contre ledit local à Sidi Bouzid. Donc, pour Ennahdha, son local est un lieu de prière, de culte. Bref, le temple de l'Islam. Encore un peu et le siège sera réputé substitut de la « Kaaba ». Se déclarant, en conséquence, investi d'une mission hautement divine, Ennahdha joue désormais dans la cour des prophètes. 3- Brandissant une affiche à l'entrée de son local (à Djerba?), Ennahdha n'a t-il pas poussé le sens du marketing religieux jusqu'à promettre le paradis à ses affiliés, actuels ou futurs. Grossir les rangs d'Ennahdha est désormais un devoir divin. Dieu, notre Dieu à tous, serait-il à son service exclusif ? Ennahdha serait-il devenu le sixième pilier de l'Islam ?! Quant aux compères « zéro, virgule », bande de « koffar », rien que des héritiers d' »Abou Laheb », bûchers de l'enfer déjà promis à ses lancinantes flammes. Insondable vue de l'esprit ou sombre prisme déformant? Allez savoir! En conclusion, nul n'est prophète en son pays, dit-on. Ce n'est pas le cas de la Tunisie, nous avons notre célèbre messager national. Nous autres tunisiens, nous sommes reconnaissants que Rached Ghannouchi nous consente l'insigne privilège de nous honorer de sa présence parmi nous, sinon nous ne serions qu'un ramassis de païens, un troupeau écarté du droit chemin, destinés aux braises de l'enfer. La voix messianique et la pensée orthodoxe , Ennahdha ne cherche-t-il pas en fait à diluer la crise sociale et l'échec gouvernemental dans le clivage moral et dissoudre les enjeux nationaux dans l'eau bénite de l'identité. Avec Ennahdha, l'hérésie se décline par rapport au temporel et non plus au spirituel. Et voilà comment on cultive la confusion et on met l'Islam en otage à des fins bassement politiques et électorales. Voilà la quintessence de la démarche et de l'objectif. A en croire Rached Ghannouchi, « Radhia Allahou anhou », la foule à la Kasbah rappelle la multitude de fidèles lors de la conquête de la Mecque par le prophète. Apparemment le grand gourou y était, il aurait même giflé Abou Soufiène. Le guide spirituel se prend pour le dernier des prophètes et suggère qu'il est un détenteur d'un message de Dieu. Sur sa lancée, n'a t-il pas affirmé que son parti Ennahdha est sorti de la mosquée Sidi Youssef comme l'Islam est sorti de Ghar Hira. Encore un pas et il se serait autoproclamé « prince des croyants ». Pourquoi pas le sixième Calife?! Si quelqu'un d'autre avait fait ce genre de rapprochements, fait valoir ce type d'images, on l'aurait traité d'hérétique et l'écorché vif sur la place publique. C'est que seuls les pontes d'Ennahdha en ont l'exclusivité. Ne sont-ils pas les représentants de l'Islam et les dépositaires de la foi. Nous autres tunisiens, nous sommes encore un peuple de pauvres égarés dans les dédales de la période préislamique et, à ce titre, il est urgent de nous islamiser et nous mettre sur la voie de la rédemption. Les dignitaires d'Ennahdha ne sont pas à leur premier coup. Ils n'ont pas cessé, depuis plus de deux longues et pénibles années, de se répandre en saillies d'ordre religieux et en actes d'expropriation du référentiel islamique.Ils n'éprouvent aucun scrupule à instrumentaliser l'Islam à coups de discours à double langage et de manœuvres d'intimidation. Le prosélytisme et l'incitation à la violence au service d'un archaïque et anachronique projet de société, d'Etat et de culture que les tunisiens, théologiens, érudits et penseurs libres, ont catégoriquement rejeté depuis des lustres. Un manière, de ramer à contre courant de l'histoire de la Tunisie, de sa personnalité ouverte , modérée et moderne et de sa conception séculière, sociale et historique de l'Islam. La mémoire collective et individuelle grouille d'épisodes où Ennahdha, fidèle à sa doctrine, œuvrait à sacraliser le politique et à politiser le sacré, montrait, à qui veut bien l'entendre, qu'il était mu par un destin divin. Depuis la campagne électorale pour l'ANC, le discours n'a pas changé ni dans son timing ni dans sa teneur. Est-ce fortuit que chaque fois que le gouvernement est en crise, aussitôt un conflit d'ordre identitaire , à forte connotation relieuse, soit monté de toutes pièces pour en faire un débat de société, empêtré dans les méandres de l'identitaire et du sacré. Débat où Ennahdhadispose forcément d'une longueur d'avance compte tenu de la foi musulmane de la société tunisienne, et par là le seul débatcapable de gagner.C'est son terrain naturel, son fief de prédilection. Une tactique subversive pour faire diversion et desserrer l'étau sur le gouvernement. La confrontation idéologique, sur fond religieux, est sa stratégie de communication et de déploiement. Les questions d'ordre social et économique sont sciemment occultés. Des sujets qu'Ennahdha évite comme la peste, car dépourvu de programme socioéconomique et de stratégie de gouvernance. Des sujets où il n'a forcément pas voix au chapitre et qu'il s'évertue à esquiver pour escamoter son inaptitude intellectuelle et politique à traiter ce genre de dossier. Jugeons-en, à travers quelques exemples très édifiants: 1- Le grand parrain, à savoir Rached Ghannouchi, n'a pas assené que ceux qui s'opposent à son parti s'opposent à l'Islam, sacralisant du coup ce dernier et reléguant l'opposition au rang d'apostat. N'a-t-il pas affirmé que le succès (bien relatif d'ailleurs) d'Ennahdha aux élections de 23 Octobre 2011 est une victoire de l'Islam. Comme quoi, le vote au profit de partis, autre qu'Ennahdha, n'est, par simple déduction, qu'un choix contre l'Islam. Un seul mot critique contre Ennahdha équivaut à une atteinte contre l'Islam. L'amalgame est à son paroxysmeCe qui laisse comprendre que les trois millions d‘électeurs tunisiens qui n'ont pas choisi les candidats nahdhaouis sont passés, sans vergogne ni respect, à la trappe de l'excommunication. Donc, trois millions de « Kouffar »!! A se demander comment seront qualifiés les quatre millions de tunisiens qui ont brillé par leur absence lors du scrutin en question? Des agnostiques peut-être! Pétrie dans la pâte idéologique et démagogique de son illustre père, Soumaya Ghanouchi n'a t-elle pas assimilé ces trois millions d'électeurs, dixit, à de « pauvres types » ou bien à de » minorités isolées » ou encore à de » visages pâles, mains vides « . Presque le tiers de la population tunisienne est réduit à une grossière minorité ? !?! Tout commentaire serait superflu devant une telle ineptie. Finalement, qui cultive vraiment la haine, la sédition et la division au sein de son peuple? N'est ce pas celui ou plutôt celle qui traite trois millions d'électeurs de portion congrue, voire même de quelques personnes « égarées et marginalisées« !! 2- Nourredine Khademi, ministre des Affaires religieuses, n'a t-il pas considéré le local d'Ennahdha comme une mosquée, en réaction à l'attaque perpétrée , à l'époque, contre ledit local à Sidi Bouzid. Donc, pour Ennahdha, son local est un lieu de prière, de culte. Bref, le temple de l'Islam. Encore un peu et le siège sera réputé substitut de la « Kaaba ». Se déclarant, en conséquence, investi d'une mission hautement divine, Ennahdha joue désormais dans la cour des prophètes. 3- Brandissant une affiche à l'entrée de son local (à Djerba?), Ennahdha n'a t-il pas poussé le sens du marketing religieux jusqu'à promettre le paradis à ses affiliés, actuels ou futurs. Grossir les rangs d'Ennahdha est désormais un devoir divin. Dieu, notre Dieu à tous, serait-il à son service exclusif ?Ennahdha serait-il devenu le sixième pilier de l'Islam ?! Quant aux compères « zéro, virgule », bande de « koffar », rien que des héritiers d' »Abou Laheb », bûchers de l'enfer déjà promis à ses lancinantes flammes. Insondable vue de l'esprit ou sombre prisme déformant? Allez savoir! En conclusion, nul n'est prophète en son pays, dit-on. Ce n'est pas le cas de la Tunisie, nous avons notre célèbre messager national. Nous autres tunisiens, nous sommes reconnaissants que Rached Ghannouchi nous consente l'insigne privilège de nous honorer de sa présence parmi nous, sinon nous ne serions qu'un ramassis de païens, un troupeau écarté du droit chemin, destinés aux braises de l'enfer. La voix messianique et la pensée orthodoxe , Ennahdha ne cherche-t-il pas en fait à diluer la crise sociale et l'échec gouvernemental dans le clivage moral et dissoudre les enjeux nationaux dans l'eau bénite de l'identité. Avec Ennahdha, l'hérésie se décline par rapport au temporel et non plus au spirituel. Et voilà comment on cultive la confusion et on met l'Islam en otage à des fins bassement politiques et électorales. Voilà la quintessence de la démarche et de l'objectif.