C'est d'un ancien boxeur accusé du meurtre de son épouse qu'il s'agit dans cette affaire, que la chambre criminelle du tribunal de première instance de l'Ariana a eu dernièrement à juger. Le quadragénaire a été présenté en état d'arrestation, pour répondre de l'infraction d'homicide volontaire en vertu de l'article 205 du code pénal. Qu'en est-il au juste ? Les faits ont éclaté au mois d'août de l'année 2013, lorsqu'une jeune femme, immolée par le feu, a péri, peu de temps après qu'elle fut reçue à l'hôpital des grands brulés à Ben Arous et placée sous soins intensifs. C'est à son domicile à la Soukra que le drame est survenu. Le procureur de la République qui s'est déplacé sur les lieux avec les agents de la brigade criminelle, pour procéder aux constats nécessaires a aussitôt ordonné l'ouverture d'une enquête. Le mari qui se trouvait dans la maison au moment du drame, a été interrogé par les agents enquêteurs et il a déclaré qu'il n'était pour rien dans ce qui est arrivé à son épouse qui s'est suicidée en s'immolant par le feu. Toutefois, il a été inculpé d'homicide volontaire par le procureur, et son accusation a été confirmée par le juge d'instruction ainsi que par la chambre d'accusation. L'accusation s'est basée sur le fait que la victime était en total désaccord avec son époux, à cause d'une incompatibilité d'humeur certaine doublée du mauvais traitement infligé par l'époux à la victime, qui fut maintes fois l'objet de violence par l'accusé. L'accusation a été fondée également sur les déclarations du fils âgé de 8 ans qui a affirmé que son père était bel et bien l'auteur des faits, et que sa mère n'aurait jamais été capable de s'immoler par le feu de son propre chef. Elle a été incitée par son époux qui ne cessait de l'agresser par toute sorte de violence. La jalousie mauvaise conseillère Devant le tribunal l'époux a déclaré que sa femme était excessivement jalouse et qu'elle avait des réactions inattendues. Il a ajouté que le jour du drame, il s'était disputé avec elle, et l'a giflé avant de quitter le domicile. Mais il s'est ravisé et inquiet de la réaction qu'elle pouvait avoir, il a rebroussé chemin et dès qu'il entra dans la maison il entendit un bruit bizarre venant de la cuisine, là où il se dirigea pour découvrir sa femme envahie par les flammes. Il a essayé de la secourir mais c'était trop tard et le destin a voulu qu'elle meure à son arrivée à l'hôpital. Il a ajouté qu'il aimait beaucoup son épouse, et entretenait de bonnes relations avec elle, malgré les disputes qu'il pouvait avoir de temps à autre et qui étaient dues à une jalousie morbide de sa part. il a précisé qu'au moment du drame elle était enceinte de 6 mois. La voisine a témoigné en sa faveur, en déclarant qu'il lui a fait appel afin de l'aider à mettre son épouse dans sa voiture pour la transporter à l'hôpital. L'avocat de la défense a plaidé l'absence de preuves tangibles de l'intention coupable de son client. Les témoignages de la voisine l'attestent, car s'il voulait tuer son épouse, il n'aurait pas tout fait pour la secourir. Le témoignage du fils est-il probant ? L'avocat de la défense a estimé que ce témoignage ne peut être pris en considération pour la bonne raison que cet enfant n'était pas présent à la maison au moment du drame. Sans compter le fait qu'à cet âge, un enfant est fragile et son discernement peut être affecté par des éléments extérieurs. Pour toutes ces raisons il a sollicité l'acquittement de son client pour défaut de preuves. L'affaire a été mise en délibéré.