Une conférence internationale sur la lutte contre la traite des personnes a été organisée les 20 et 21 de ce mois par le ministère de la Justice, le Conseil de l'Europe et l'Organisation Internationale pour les Migrations, dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis. Les débats ont tourné autour des expériences partagées entre la Tunisie et l'Europe avec la participation d'experts tunisiens et étrangers, (France, Belgique, Suisse ...), qui ont évoqué leurs expériences en matière de lutte contre la traite des personnes en Tunisie et en Europe. Les principales thématiques de la conférence se sont articulées autour des standards internationaux existants en matière de lutte contre la traite afin de mieux connaître le contexte du phénomène en Tunisie et dans les différents pays européens. La première journée a été consacrée aux bonnes pratiques en termes d'identification et d'assistance des victimes de la traite, ainsi qu'en termes de poursuites et démantèlement des réseaux de trafiquants. Quant à la deuxième journée, elle a été dédiée à la problématique de la traite des enfants, un phénomène qui ne cesse de s'amplifier selon les experts, et de toucher des catégories sociales les plus vulnérables, tant en Tunisie qu'en Europe. En effet, dans un contexte mondial où la traite des êtres humains est un phénomène de plus en plus inquiétant, aucun pays n'est épargné et la Tunisie ne saurait être éloignée de ce problème. Les résultats sur l'étude exploratoire sur la traite des personne en Tunisie, publiée en 2013, démontrent que la Tunisie est concerné par ce fléau en tant que pays source, de destination et potentiellement de transit. Sur le territoire national, les victimes sont principalement des enfants mais aussi des femmes et des personnes handicapées. Ce partage d'expériences s'intègre, rappelle-ton, dans le cadre de l'engagement de la Tunisie contre cette grave violation des droits humains et atteinte à la dignité des personnes. Nul n'ignore qu'il reste encore un certain nombre de défis à relever pour faire face à la traite des personnes et protéger les victimes. Si l'arsenal juridique et les structures pour atteindre ces objectifs ne sont pas encore mis en place, on peut cependant noter les efforts consentis dans ce domaine et qui consistent à se doter d'une loi organique relative à la prévention et la lutte contre la traite des personnes, dont le projet de loi est actuellement en cours de discussion au sein de l'Assemblée des représentants du peuple. Qu'est ce que la traite des personnes ? Telle que définie par l'Organisation Internationale pour les Migrations, l'expression « traite des personnes » désigne le recrutement, le transport, le transfert, l'hébergement ou l'accueil de personnes par la menace ou d'autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d'autorité ou par l'offre ou l'acceptation de paiements ou d'avantages, pour obtenir le consentement d'une personne ayant autorité sur une autre aux fins d'exploitation, l'exploitation de la prostitution ou d'autres formes d'exploitation sexuelle, le travail ou le service forcé, l'esclavage, la servitude ou le prélèvement d'organes... Crime contre l'humanité entière, la traite des êtres humains constitue l'une des formes les plus inacceptables de la criminalité organisée qui contrevient aux valeurs fondamentales des droits de l'Homme, notamment au respect de la dignité humaine. Chaque année, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants tombent entre les mains des trafiquants dans leur pays ou à l'étranger. Selon les Nations unies et le Conseil de l'Europe, la traite des êtres humains serait la troisième forme de trafic la plus répandue dans le monde après le trafic de drogues et le trafic d'armes. Puisque tous les pays en sont concernés, il conviendrait donc, de prévenir, réprimer et punir la traite, en démantelant les différents réseaux pour les poursuivre et redonner ainsi aux victimes, leur dignité.