C'est parti pour la nouvelle équipe gouvernementale de Habib Essid. La première réunion du gouvernement, s'est tenue hier, à la Kasbah. Une entame qui coïncide avec le cinquième anniversaire de la Révolution et le début d'une nouvelle année, sous le signe « d'une année de l'essor », promet Habib Essid, chef du gouvernement. Espérons-le ? Cinq ans durant, la Tunisie a réussi tant bien que mal sa transition politique. Le pays est quasiment le seul, par rapport à ses semblables arabes, où la démocratie s'installe selon un document publié par la célèbre revue « The Economist ». Cinq ans durant, la Tunisie n'a pas malheureusement solutionné le problème du chômage qui frôle 15% et aucune initiative n'a été prise pour promouvoir les régions défavorisées. D'autant plus que la pauvreté ne manque pas en Tunisie avec un taux supérieur à 25%. De quoi se demander sur l'efficacité des politiques engagées par les différents gouvernements postrévolutionnaires. 2016, année d'essor ? C'est ce que le Premier ministre promet. Il n'est pas le premier à le promettre en fait. A vrai dire, aucun des gouvernements de transitions n'a tenues promesses, ni respecté ses engagements. Les tensions sociales persistent encore, même avec la résolution de la crise du bassin minier. L'Administration tunisienne en quête de reconnaissance et de réformes entrave encore le développement du pays. Les régions intérieures du pays demeurent défavorisées. À qui incombe la faute ? Une chose est sûre. La Révolution n'y est pour rien. Un soulèvement pure aspirant au meilleur et demeuré sevré, frustré jusqu'ici. C'est la classe politique qui n'a pas respecté ses engagements. Tout est favorable De toutes les manières, la Tunisie fait en quelques sorte face à une conjoncture économique internationale favorable, dans la mesure où la baisse remarquable des prix de pétrole. À la date d'hier, les cours de pétrole ont atteint leur plus bas niveau depuis 2003, en se négociant à New York à moins de 30 dollars. Une nouvelle donne qui devrait encore s'étaler selon un nouveau rapport élaboré par les deux banques internationales d'investissements, Bank of America Merrill Lynch et Morgan Stanley, en l'occurrence. Ainsi, le prix de pétrole risque même de s'effondrer et de s'établir en dessous de la barre de 20 dollars par baril. Les explications avancées par les deux banques concernent le retour de l'Iran sur le marché mondial ainsi que l'abondance de l'offre. L'appréciation du billet vert par rapport aux principales devises internationales et principalement le ralentissement de la croissance en Chine peuvent également être derrière cette baisse prévue. D'autant plus qu'une baisse de 15% de la valeur du yuan chinois pourrait faire reculer le prix de baril à 20 dollars. Autre fait marquant et favorable pour les équilibres généraux du pays. Il s'agit de la baisse progressive pour la 4ème année consécutive de 19% (seulement en 2015) des prix des mondiaux des produits alimentaires. Selon l'Organisation onusienne pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'indice des prix alimentaires mondiaux a atteint son plus bas niveau depuis 2009 pour s'établir à 154,1. C'est dire que les prix des céréales, des produits laitiers et les huiles végétales ainsi que la viande ont baissé. Un coup de pousse venant alléger un tant soit les charges pesantes sur la caisse de compensation en Tunisie ? Quoi qu'il en soit, cette conjoncture internationale pourrît être favorable à la Tunisie si elle est canalisée. Tout simplement, la chute des prix mondiaux de pétrole conduira à une chute de la facture énergétique qui a connu une augmentation annuelle moyenne de 19% de 2010 à 2013. Pour l'année en cours, le gouvernement prévoit le déboursment d'au moins de 2, 612 milliard de dinars, dont 570 millions de dinars pour la subvention des hydrocarbures. Les dépenses de compensation devraient être encore réduite. Elles peuvent ne pas atteindre 2, 612 milliards de dinars. Mais, à qui en profitera la donne ?