Une remarque édifiante : le baril de pétrole se vend à moins de 50 dollars. Deux jours auparavant, le prix de brut new-yorkais avait atteint un nouveau record de chute: 49,95 dollars pour le baril, soit 1,94 dollars de plus par rapport au niveau du 1er mai 2009. A vrai dire, la chute des cours internationaux du pétrole n'est pas nouvelle, puisqu'elle date depuis la mi-juin 2014. Quand elle représente un manque à gagner pour les pays exportateurs du pétrole (l'Arabie Saoudite qui prévoit un déficit de 30 milliards de dinars pour 2015), la baisse des prix du pétrole est de nature à alléger les factures énergétiques des pays importateurs du pétrole. A rappeler dans ce cadre que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit un surcroît d'un demi-point de croissance mondiale. Bon nombre de pays devraient en profiter de la nouvelle donne. Quid de la Tunisie ? Cet effet pétrole ne cesse de provoquer de vives réactions. Côté gouvernement, on affirme que pour atteindre l'équilibre de la caisse de compensation, il faudrait que le prix de pétrole varie entre 50 et 60 dollars. Une variation qui- conjoncture oblige- est compensée par une dépréciation de notre monnaie nationale par rapport au dollar. C'est dire que cet effet prix a été absorbé par un effet de change. La Banque Centrale de Tunisie (BCT), a essayé dans une note d'étayer le constat. Décryptage ci-dessous ! Un faible impact La baisse des prix de pétrole brut sur les marchés internationaux avait produit un faible impact sur le déficit de la balance énergétique. Par cette rétorque, les analystes de la BCT, résument l'effet pétrole pour les 11 premiers mois de l'année écoulée. Leurs analyses ont abouti sur deux principaux constats : tout au long de ladite de l'année écoulée, la régression des prix du Baril de pétrole brut a entrainé une perte de 290,5 millions de dinars pour les exportations et 120,9 millions de dinars pour les importations, soit effet net négatif de 411,4 MDT. Pour les mois de novembre et décembre 2014, la baisse des prix de pétrole a procuré un gain de 37,2 millions de dinars pour les caisses de l'Etat. Selon les calculs de la BCT, la facture énergétique a connu une baisse de 106,1 millions de dinars alors que les exportations énergétiques du pays ont accusé un manque à gagner de 68,8 millions de dinars. Explications ? Les importations de pétrole ne représentent que 20% du total des importations du produit énergétiques. Ce que justifie, selon les analystes de la BCT, cet impact limité de la variation des prix de pétrole sur la facture énergétique du pays. D'autant plus que 31% des importations en la matière concernent le gaz naturel dont les prix n'ont commencé à baisser que durant les deux derniers mois de l'année écoulée, tout en sachant également que le reste des besoins énergétiques, à l'instar des produits raffinés de pétrole n'a pas connu une grande variation des prix. Baisse de la production A cela s'ajoute un autre indicateur à prendre en considération pour que l'évaluation des effets de la variation des prix de pétrole soit complète. Il s'agit de la baisse de la production nationale (12% jusqu'à septembre 2014) de pétrole brut. Selon les analystes de la BCT, cette baisse a engendré une perte de 267,7 millions de dinars alors que la hausse à hauteur de 39% des quantités importées a occasionné des coûts supplémentaires de l'ordre de 427,1 millions de dinars. Tout compte fait, cette donne provoque ce que les analyses de la BCT définissent d'effet négatif de 694,8 millions de dinars. De toutes les manières, il s'avère selon la même analyse que la baisse des prix de pétrole brut sur les marchés internationaux avait un faible impact sur le déficit de la balance énergétique au cours des 11 premiers mois de 2014. Il n'y aura pas certainement une révision à la baisse des prix à la pompe. Il y aura par contre une éventuelle augmentation des prix d'électricité ainsi que des prix à la pompe. Conjoncture oblige nous dit-on ! Zied DABBAR A noter La régression des prix du Baril de pétrole brut a entrainé une perte de 290,5 MDT pour les exportations et 120,9 MDT pour les importations, soit un effet net négatif de 411,4 MDT. Pour l'année écoulée, le solde de la balance énergétique s'est encore aggravé avec un déficit qui dépasse 3,4 milliards de dinars, soit 1200 millions de dinars de plus par rapport à la même période de 2013. La balance énergétique représente à elle seule 60% du déficit commercial du pays. Selon les analyses officielles, cette situation est le résultat de l'effet conjugué de l'augmentation des importations de 12,4% et la baisse des exportations de 11,2%.