La commission administrative du syndicat général de l'enseignement de base a décidé, à l'issue d'une réunion houleuse qui s'est achevé tard dans la soirée du vendredi à samedi, de boycotter totalement les examens oraux et écrits du troisième trimestre. Selon un communiqué publié hier par le syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), les instituteurs sont ainsi appelés à s'abstenir de contrôler et de corriger les examens et à continuer à assurer des cours ordinaires durant la période d'examens. Les instituteurs ont été appelés par leur syndicat à boycotter les conseils de classe. Le boycott concernera, par ailleurs, les épreuves relatives au concours d'entrée dans les collèges pilotes. «Le boycott des examens se poursuivra jusqu'à ce que le ministère de l'Education réponde aux revendications du secteur. Or jusqu'ici, le ministère refuse de négocier », a affirmé le secrétaire général du syndicat général de l'enseignement de base, Mastouri Gamoudi. Réagissant à la décision de boycott des examens du troisième trimestre, le ministre de l'Education, Néji Jalloul, a déclaré qu'il y aura toujours des solutions. «Je ne pense pas que les instituteurs gâcheront la joie des enfants, mais, au cas où cela se produirait, nous pouvons faire appel à la réquisition ou calculer la moyenne du 1er et second trimestre», a-t-il dit, ajoutant, que l'Etat continuera à fonctionner. Le ministre a également noté que le que le gouvernement avait activé toutes les anciens accords signés précédemment avec le syndicat qui soumet à chaque fois au ministère une nouvelle liste de revendications. Les instituteurs avaient déjà observés trois grève en moins d'un mois et demi (le 15 avril , les 12 et 13 mai et les 26, 27 et 28 mai) en signe de protestation contre le refus du ministère de l'Education de satisfaire leurs revendications. Le syndicat général de l'enseignement de base réclame l'abaissement de l'âge du départ volontaire à la retraite à 55 ans pour les enseignants ayant achevé 35 ans de service, l'octroi d'une promotion exceptionnelle aux instituteurs trois ans avant leur départ à la retraite, l'homologation des diplômes délivrés par les instituts supérieurs de formation des instituteurs avec la diplôme de fin d'études du premier cycle de l'enseignement supérieur, en l'occurrence la licence. Les instituteurs demandent aussi la création d'une indemnité de travail administratif et d'une indemnité de fin de service, conformément au statut des instituteurs déjà paru dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT) ainsi que la régularisation de la situation professionnelle des instituteurs suppléants. Le syndicat général de l'enseignement de base revendique, d'autre part, le doublement des montants de la prime d'affectation et de l'indemnité de la rentrée scolaire ainsi que la révision à la hausse du nombre des bourses universitaires accordées aux descendants des enseignants. Le syndicat souhaite, par ailleurs, l'ouverture d'un «dialogue national responsable et sérieux» sur la réforme du système éducatif afin d'améliorer le niveau des élèves et la crédibilité des diplômes nationaux.