Après les enseignants du secondaire et ceux du supérieur, les instituteurs ont, à leur tour, observé hier une grève à l'appel de leur syndicat en signe de protestation contre le refus du ministère de l'Education de satisfaire leurs revendications. Selon le syndicat général de l'enseignement de base le taux de suivi de ce débrayage a dépassé 90%. «La grève a été très bien suivie. Vers 13 heures, le taux de participation à ce mouvement de protestation se situait à plus de 90% à l'échelle nationale», a précisé Taher Dhaker, le secrétaire général de ce syndicat rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). «Le ministère est appelé plus que jamais à lancer un dialogue sérieux avec le syndicat sur l'amélioration de la situation matérielle des quelque 63.000 instituteurs et la réforme du système éducatif national afin qu'on puisse éviter davantage de tensions à l'heure où l'année scolaire touche à sa fin », a-t-il ajouté. Le ministre de l'Education, Néji Jalloul, a déclaré hier que la grève demeure un droit légitime, tout en expliquant que le ministère n'est pas en mesure de satisfaire toutes les revendications des instituteurs. «Ces revendications se subdivisent en deux catégories. La première concerne l'application d'accords conclus précédemment tandis que la deuxième catégorie se rapporte à de nouvelles revendications d'ordre matériel que le ministère ne peut pas satisfaire actuellement », a-t-il déclaré. Le ministre a, par ailleurs, réitéré son appel au dialogue, tout en se disant optimiste quant à la possibilité de conclure un accord avec le syndicat au cours de la semaine prochaine. Le syndicat général de l'enseignement de base réclame l'abaissement de l'âge du départ volontaire à la retraite à 55 ans pour les enseignants ayant achevé 35 ans de service, l'octroi d'une promotion exceptionnelle aux instituteurs trois ans avant leur départ à la retraite, l'homologation des diplômes délivrés par les instituts supérieurs de formation des instituteurs avec la diplôme de fin d'études du premier cycle de l'enseignement supérieur, en l'occurrence la licence. Les instituteurs demandent aussi la création d'une indemnité de travail administratif et d'une indemnité de fin de service, conformément au statut des instituteurs déjà paru dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT) ainsi que la régularisation de la situation professionnelle des instituteurs suppléants. Le syndicat général de l'enseignement de base revendique, d'autre part, le doublement des montants de la prime d'affectation et de l'indemnité de la rentrée scolaire ainsi que la révision à la hausse du nombre des bourses universitaires accordées aux descendants des enseignants. Le syndicat souhaite, par ailleurs, l'ouverture d'un «dialogue national responsable et sérieux» sur la réforme du système éducatif afin d'améliorer le niveau des élèves et la crédibilité des diplômes nationaux.