Le 26 octobre, les citoyens éliront leurs représentants à l'Assemblée du peuple. Ce sont les premières élections à l'issue de cette loi suprême dans laquelle ont été consacrés les principes de transparence, d'équité et de loyauté dans les élections. C'est autour de ce thème qu'a eu lieu le colloque organisé par l'Observatoire pour l'indépendance de la magistrature, en collaboration avec l'organisation de défense des droits de l'Homme Hanns Seidel et auquel ont participé des magistrats, des juristes et différents membres de la composante sociale. les différents intervenants ont été unanimes à affirmer qu'il est nécessaire d'oeuvrer à l'unisson, qu'il s'agisse des autorités, des organisations de défense des droits de l'Homme, des partis politiques et membres de la composante sociale, ainsi que le simple citoyen, de se déployer afin de préserver les prochaines opérations électorales, qu'il s'agisse de législatives ou ultérieurement la présidentielle, de tout ce qui peut porter atteinte à leur transparence et leur loyauté. Quel rôle de la société civile? Les recommandations intervenues en ce sens, à l'issue dudit congrès, mettent surtout en exergue, l'importance du rôle de la société civile qui ne doit pas se limiter à relever les lacunes ou les dépassements. Il est nécessaire afin que le citoyen soit suffisamment informé des normes internationales, et qu'il ait un minimum de connaissances dans le domaine des droits de l'Homme, et en matière électorale. En effet le citoyen n'est pas encore informé de certains mécanismes qui peuvent l'éclairer afin de voter utile. « Mettez une croix »! A ce propos, des rumeurs laissent courir que dans le cadre de la campagne actuelle, certains membres de listes électorales auraient faussement indiqué à des citoyens non informés, pour les induire en erreur, qu'il faut mettre une croix devant les noms qu'on ne veut pas élire ! Ce n'est qu'une rumeur bien évidemment ,qui si elle se vérifiait, elle constituerait une escroquerie au sens de la loi , et contreviendrait à la loyauté des élections. Voilà pourquoi, il faudrait que le citoyen soit suffisamment prévenu afin qu'il ne soit pas dupé comme il le fut durant l'ancien régime. c'est à la société civile, dans toutes ses composantes d'œuvrer à instaurer chez le citoyen une culture électorale, en lui expliquant certains termes techniques, tels que, parité horizontale et verticale, proportionnelle, scrutin etc.. afin qu'il ait une connaissance globale du mécanisme électoral et qu'il soit suffisamment averti de tous les dépassements de nature à entacher la transparence et la loyauté nécessaires dans toute opération électorale. car le citoyen est suffisamment conscient que le vote est à la fois, un droit et un devoir. Indépendance des médias Il est important également, dans ce cadre, de veiller à préserver l'indépendance des médias, afin que le citoyen soit mieux informé sur la réalité du déroulement des élections, sans aucun favoritisme partisan et en toute objectivité. Les médias, sur lesquels compte le citoyen jouent un rôle important dans la consolidation de la sincérité électorale. Il est donc nécessaire de leur procurer les moyens leur permettant de remplir leur rôle dans les meilleures conditions. Le rôle de La Haute instance de la communication audiovisuelle (HAICA), est primordial, afin d'agir en tant que modérateur et de ne permettre aucune attitude déloyale ou de nature à servir les intérêts e certains candidats au détriment des autres. Ladite Instance joue un rôle important dans le développement du domaine audio-visuel afin de garantir au citoyen une information libre, garantissant la liberté d'expression , pour tous les médias dans les limites du respect de la loi au sens de l'article 127 de la nouvelle Constitution. Par ailleurs il est nécessaire de connaître les raisons essentielles des citoyens qui s'abstiennent de voter. Certains agissent par conviction. C'est une position qui est à prendre en considération, car dans ce cas, c'est un vote négatif, comme veulent l'appeler certains constitutionnalistes. Cependant il y a ceux qui le font par désinvolture, ou par paresse ou parce qu'ils manquent de moyens de déplacement. En tous les cas il est important d'étudier cette attitude qui peut dénoter d'une certaine immaturité politique, par apport à ceux qui le font par conviction. Quid des observateurs ? Ceux qui sont désignés à titre d'observateurs, parmi la société civile, comment sont-ils choisis et selon quels critères? Evidemment ces critères ne sont pas très déterminants en ce qui concerne le choix d'observateur idoines. Ces observateurs choisis parmi la composante sociale, sont désignés par les partis et accrédités par l'ISIE. Cependant plusieurs facteurs sont à revoir, concernant en l'occurrence l'organisation et le financement. Le contrôle électoral De l'avis unanime des intervenants au congrès de l'OTIM, le contrôle électoral ne doit se limiter à garantir la transparence des opérations électorales. Il est nécessaire également d'élargir le domaine d'action de l'ISIE afin qu'elle ait une plus grande autonomie vis à vis de l'exécutif dont il faut limiter l'intervention dans ce domaine. Il est également utile d'élaborer un mode dévaluation à la fin des opérations électorales qui servira de référence pour les élections ultérieures. Par ailleurs il est nécessaire de parfaire les moyens tendant à prouver les malversations par les différents dons en nature ou en numéraire, qui sont évoqués dans l'article 161 du code électoral, et ne pas se limiter au flagrant délit. L'intention doit être punie également. Bref il est du devoir de tous les citoyens d'œuvrer à l'unisson afin que l'opération électorale se passe dans les meilleures conditions en toute transparence et dans la loyauté .Que le meilleur gagne. Le meilleur sera plus loyal, qui aura agi dans l'intérêt général et non pour occuper un siège , et dont les promesses faites aux citoyens n'auront pas été de vains mots.