Le terrorisme continue à frapper sans merci, inexorablement et pratiquement, en toute impunité, puisque ceux qui doivent être punis, depuis que l'ANC, dans ses derniers soupirs, a enfanté l'instance « Vérité et dignité », seront plutôt les bâtisseurs de l'Etat national moderne. A chacun « ses » sorcières et son inquisition, l'essentiel c'est d'avoir bonne conscience, , sur le moment, en attendant le verdict implacable de l'Histoire ! Oui, l'Histoire dira un jour comment ce pays en l'espace de trois ans après la Révolution, a été engagé, malgré lui, et la mort dans l'âme, dans cette nébuleuse de la violence et de l'irrationnel au nom de la religion. Comment l'Etat, seul dépositaire de la puissance publique, a été pratiquement démembré, comment le ministère de l'Intérieur et la sécurité nationale ont été atteinte au cœur par une culpabilisation intense, dans le but d'affaiblir l'Etat et la société et permettre la « milicisation » de la Tunisie à l'image du Liban, de la Syrie et de l'Irak pour enfin prendre la large en Libye. L'histoire ne condamnera pas comme le font les « acteurs » politiques, car cela n'est pas son rôle, mais dira sa vérité sur les responsabilités de l'effritement de l'autorité de l'Etat dans tous les domaines et pas seulement dans celui de la sécurité. Qui peut, aujourd'hui, décider et imposer une remise à niveau de l'environnement ! Le gouvernement fait de son mieux, il monte au créneau, il « menace »... mais la machine est enrouée, elle bloque et nos villes, nos campagnes, nos plages, nos parcs vivent une agression et une décomposition accumulée depuis trois ans... et ça continue. Idem pour le terrorisme ! A peine vous touchez une « hiérarchie »,un « imam » détraqué, une pratique ou un discours de haine et d'appel à la violence et au meurtre, c'est la croix et la bannière au nom des droits de l'Homme... de la Révolution qui n'a jamais revendiqué l'assassinat politique ou l'instauration du califat et encore moins les drapeaux noirs ! D'ailleurs, la couleur symbolique de la Tunisie (l'ancienne Ifriquiya) c'est le vert, Tounès El Khadhra, puis le blanc de la paix et de la propreté, puis le bleu de la mer et du ciel, infini et généreux . Le drapeau tunisien est rouge et blanc et nos mères et grands-mères, n'ont jamais porté le « noir » même en temps de deuil. L'Histoire dira comment ce pays qui avait toutes les chances d'évoluer et de vivre au rythme de la terre, a été mis sur orbite « désertique » et saharienne d'Orient avec le bourrage de crâne systématique coaché par les prédicateurs de l'âge de la pierre pour pousser les Tunisiennes et les Tunisiens à se haïr les uns les autres et à se tuer ! Qui, parmi le défilé de ces prédicateurs « 5 étoiles » a rappelé aux Musulmans dans ce pays, la parole de Dieu, qui, non seulement, interdit l'atteinte à la vie d'autrui, mais condamne énergiquement l'assassinat d'un musulman (Moâmen) et renvoie son auteur à l'enfer éternel sans bénéfice de la miséricorde de Dieu ! Après avoir culpabilisé la police, la justice et l'administration tunisiennes, qui sont reconnues à travers le monde civilisé, malgré certaines insuffisances, comme étant parmi les plus performantes de la terre, nous récoltons aujourd'hui ce que ces justiciers » de l'inquisition médiévale , ont semé de façon haineuse, revancharde et méthodique : La déconfiture de l'Etat et sa relative impuissance à avancer sur des dossiers comme l'environnement, la neutralité des mosquées où même le terrorisme qui tue et blesse chaque semaine nos soldats et nos gardes nationaux ! Mon mot de la fin : un grand bravo à mon ami, mon frère Khemaïes Chemmari, d'avoir démissionné de l'Instance « Vérité et dignité ». Lui, qui a été parmi les héros de l'opposition depuis 1960 et les plus grands défenseurs des déshérités et des travailleurs, des droits de l'Homme, et du droit à la libre pensée, semble avoir compris qu'on a déjà suffisamment commis de dégâts ainsi au nom de la Révolution. Ce brillant intellectuel, ancien ambassadeur et citoyen du monde, a, peut être, par ce geste voulu dire qu'il ne veut pas être « complice » de possibles ou de nouvelles erreurs « judiciaires » (parallèles) qui risquent d'être commises dans « la nouvelle chasse aux sorcières » qui s'annonce avec le financement du budget de l'Etat et du contribuable. Déjà, on annonce dix milliards de nos millimes, comme « avance », pour mettre en marche la machine infernale qui va encore diviser les Tunisiens au lieu de les unir, culpabiliser l'Etat et la société au lieu de les sauver de la déchéance et de l'immobilisme qui les frappent. La Tunisie a besoin plus que jamais, d'amour et non de haine ! Encore bravo Khemaïes. Décidément, tu n'as pas changé depuis le temps où tu haranguais les foules étudiantes en 1968 à la salle « 362 » du 9 Avril, à la Kasbah ! Un lion, même vieilli, demeure... lion ! Sacré rebelle ! K.G