Le Temps-Agences- Huit Iraniens, dont deux diplomates, ont été relâchés hier par les forces américaines après avoir été interpellés à la suite de la découverte d'armes, non autorisées, dans leurs véhicules, à l'heure où la tension ne cesse de monter entre Washington et Téhéran. Après cette interpellation, Téhéran a convoqué un diplomate suisse représentant les intérêts américains en Iran pour une protestation officielle. Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a dénoncé un acte d'"ingérence" des forces américaines dans les affaires irakiennes et a jugé que ces interpellations étaient en "contradiction" avec les responsabilités des forces d'occupation dans le pays. Quatre véhicules à bord desquels se trouvaient les Iraniens, ainsi que sept Irakiens, avaient été arrêtés avant-hier soir à un point de contrôle puis autorisés à se rendre à l'hôtel Sheraton Ishtar dans le centre de Bagdad, établissement où les Iraniens ont été un peu plus tard interpellés et interrogés, selon l'armée américaine. Saadi Othman, conseiller du général David Petraeus, commandant des forces américaines en Irak, a déclaré à la BBC que l'incident était "regrettable" et n'avait "rien à voir" avec les remarques faites par le président George W. Bush. Ce dernier avait eu des mots très durs envers Téhéran, accusé de se mêler des affaires irakiennes et d'être à l'origine d'actes visant à saper la stabilité du pays. Selon lui, l'Iran est "le premier Etat au monde pour le soutien au terrorisme". Les forces américaines ont saisi trois armes dans les véhicules -un fusil d'assaut AK-47, et deux pistolets de calibre 9mm, qui étaient en possession des Irakiens du groupe. Ces derniers étaient chargés de protéger les Iraniens, mais n'avaient pas d"autorisation de port d'armes, selon les Américains. A l'hôtel, les soldats américains ont confisqué un ordinateur portable, des téléphones cellulaires et une serviette remplie de devises iraniennes et américaines. "Le groupe a été emmené dans un bâtiment de la coalition pour y être interrogé", a expliqué l'armée américaine dans un communiqué. "Les ressortissants iraniens avaient des passeports", et deux d'entre eux sont des diplomates, comme l'a découvert un peu plus tard l'armée. L'ensemble des Iraniens ont été relâchés hier et remis à des responsables irakiens. On ignore dans l'immédiat ce qu'il est advenu des Irakiens qui se sont identifiés en présentant des badges du ministère irakien de l'Electricité, et l'armée n'a pas précisé si les armes confisquées avaient été rendues. Selon l'ambassade d'Iran, le groupe était composé de deux agents de la mission diplomatique et de six membres d'une délégation du ministère iranien de l'Energie. Le diplomate avait un peu plus tôt rapporté que le groupe était composé de sept Irakiens et un diplomate.