La direction de Meublatex a accusé, hier, l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) d'avoir politisé un litige portant sur les revendications professionnelles, en réaction à l'appel de l'organisation syndicale à observer une grève générale d'un jour dans la région de Sousse en signe de solidarité avec les employés licenciés de l'entreprise propriété de l'homme d'affaires Néji M'hiri. « L'UGTT tente par tous les moyens de politiser un différend portant sur les revendications purement professionnelles des salariés du groupe Meublatex. La partie syndicale qui prétend pratiquer la politique de la main tendue et affirme sa prédisposition au dialogue ne fait que remonter les employés de la société et l'opinion publique contre le fondateur de la société», a affirmé Khaled Bouguerra, conseiller juridique de l'entreprise dont le siège social est basé à Sousse.
Selon lui , tout a commencé quand la direction de l'entreprise spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des meubles a été invitée par l'inspection du travail à tenir une réunion, le 21 mai, avec des représentants de la fédération des métiers et des services relevant de l'UGTT sans que l'ordre du jour ne lui soit communiqué. « Durant cette réunion, nous nous sommes mis d'accord avec la partie syndicale sur trois points, en l'occurrence la création d'une indemnité de transport, les contrats de travail à durée déterminée et la santé et- la sécurité professionnelle. Aucun accord n'a été trouvé, cependant, sur la rémunération des heures supplémentaires et les vêtements de travail qui ne constituaient pas des revendications tout à fait légitimes à nos yeux », a-t-il souligné. Et d'ajouter : « depuis le dialogue ne s'est jamais interrompu comme en attestent les réunions tenues les 26 mai et le 3 juin. Mais le syndicat de l'entreprise a subitement choisi de se livrer à une escalade par la suite et de politiser l'affaire. Des responsables syndicaux sont allés même jusqu'à accuser Néji M'hiri d'avoir été un allié de l'ancien régime et de l'actuel gouvernement ».
Démenti
M. Bouguerra a également fait savoir que le syndicat de l'Enterprise qui avait, entre temps, déposé un préavis de grève de trois jours (du 18 au 20 juin, a refusé le recours à l'arbitrage de l'inspection générale du travail ou à une consultation juridique sur les points en litige lors d'une réunion tenue le 15 juin au siège de l'inspection du travail de Sousse. Il a indiqué, dans ce même registre, que des « slogans politiques n'ayant aucun rapport avec les revendications des salariés » ont été scandés durant la grève de trois jours. « Ces slogans étaient dirigés contre la personne du fondateur du groupe Meublatex que des personnes mal intentionnées ont accusé tantôt à tort et d'être un allié de l'ancien régime, tantôt d'être un proche de l'actuel gouvernement.
Le conseiller juridique de Meublatex a, par ailleurs, démenti le décès d'un ouvrier de la société après avoir appris la nouvelle de son licenciement. « La mort de cet ouvrier a été naturelle et n'a rien à voir avec le licenciement annoncé par les malintentionnés, puisque le regretté n'a pas été licencié. Je défie, d'ailleurs, l'UGTT de publier l'avis de licenciement du défunt », a –t-il déclaré, rappelant que la société avait procédé à un arrêt momentané du travail pour éviter une tournure violente et un accrochage entre les ouvriers puisque la majorité des employés ayant exprimé leur refus de la grève de 3 jours à laquelle a appelé le syndicat de base».
M. Bouguerra a précisé, sur un autre plan, qu'un grand nombre d'employés ont exprimé, spontanément, leur volonté de retirer la confiance de la représentation syndicale qui, d'après eux, «s'est éloignée de sa mission purement syndicale».
D'autre , Soufiène Tlili, un autre conseiller juridique de Meublatex, a rappelé que les employés de cette filiale du groupe Néji M'hiri, ont bénéficié de deux augmentations salariales exceptionnelles en février et en novembre 2011, notant que les salariés bénéficient aussi de plusieurs avantages sociaux comme les repas subventionnés, des frais de soins peu onéreux et des crédits à des taux préférentiels grâce à des conventions conclues avec d'autres entreprises et prestataires de services.