• Les Tunisiens résidant au Canada peuvent voter à Montréal, au siège du consulat, et en cas de besoin dans la résidence de l'ambassadeur La conférence de presse tenue hier par Kamel Jendoubi avait pour principal objectif de dissiper certains malentendus quant au déroulement de la campagne électorale ayant démarré dimanche dernier et continuera jusqu'au 21 du mois en cours. « Nous n'avons pas interdit les médias étrangers de faire leur travail, ce n'est aucunement notre but mais les candidats ne peuvent pas user de ces médias pour faire leur campagne. » Le message de Kamel Jendoubi était clair. Le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections a montré, un tant soit peu, que l'ISIE ne badine pas avec un certain nombre de principes liés notamment à la publicité déguisée à laquelle fera recours certaines parties. La deuxième question à l'ordre du jour de cette rencontre médiatique était la campagne électorale en elle-même et les moyens dont dispose l'ISIE pour la contrôler. Cela n'a pas empêché Kamel Jendoubi de faire un clin d'œil au travail journalistique fait par les chaînes de télévision et les radios nationales, qu'il a jugé colossal et professionnel. « Nous voulons coûte que coûte mettre sur un pied d'égalité toutes les listes qui sont au nombre de 1500. Le principe de l'équité sera observé du début à la fin de la campagne » insiste le président de l'ISIE. L'argent n'a pas d'odeur mais… Cela concerne également l'argent politique qui dégage l'odeur nauséabonde de l'injustice vis-à-vis des partis fragilisés par le peu de moyens dont ils disposent. Il ne sera plus question cette fois-ci de monnaies sonnantes et trébuchantes que certains partis ont dilapidées pendant la période pré-électorale. « Le financement des partis est lié à un ensemble de règles à suivre par les partis et les listes des candidats. L'Instance supérieure indépendante pour les élections est chargée de s'assurer du respect par les élus de ces dispositions. Elle peut annuler les résultats préliminaires des élections enregistrés par les élus s'il s'avère qu'ils n'ont pas respecté ces règles. », rappelle Amor Tounakti, membre de l'ISIE, chargé des affaires administratives et financières qui a passé en revue les différents points relevant du contrôle du financement des partis. A commencer par la mise en place d'experts de l'ISIE dans les bureaux des partis qui suivront au peigne fin les dépenses des partis consacrées à leurs campagnes respectives. Ces derniers sont habilités à estimer le total des frais déboursés par chaque parti ou liste de candidats. « D'autres parties sont concernées par le contrôle du financement de la campagne électorale comme la cours des comptes chargée a posteriori d'établir un rapport qui sera publié au JORT, ainsi que le tribunal administratif et les tribunaux ordinaires. » précise Amor Tounakti qui rappelle en ce sens que le financement étranger est interdit et que le financement privé est plafonné puisque celui-ci ne doit pas dépasser les deux tiers de la somme de la subvention. Quant au retard observé dans le déblocage des subventions de l'Etat Amor Tounakti explique que cela est dû au retard de certains à livrer le numéro de leur compte unique. « Les trois quarts des parties concernées ont déjà touché à l'argent qui leur est imparti. L'Etat a consacré la bagatelle de 9,5 millions de dinars sous forme de subventions » explique notre interlocuteur. Côté dépassements, les membres de l'ISIE qui devraient donner un compte rendu de la situation d'une manière périodique toutes les semaines, n'ont pas relevé jusque-là des cas graves à signaler excepté un affichage en dehors des lieux réservés par l'ISIE, à Nabeul. Un problème illico presto résolu. « Le nombre de ces espaces réservés à l'affichage peut aller entre 116 et 230 dans chaque gouvernement », explique-t-on. Les Tunisiens résidant au Canada vont pouvoir voter La question qui a frappé de stupeur la communauté tunisienne résidente au Canada concerne bien entendu le refus de leur pays d'accueil de leur accorder le droit de voter en rejetant la demande tunisienne qui fait du Canada une circonscription électorale. Souad Triki Kalai la vice présidente de l'ISIE a expliqué que les Tunisiens résidents au Canada finiront par voter à Montréal au siège du consulat. « Les représentations consulaires tunisiennes à l'étranger nous appartiennent. On n'a pas compris pourquoi le Canada nous a refusé ce droit. On a eu recours à des négociations avec le ministère des affaires étrangères. Les Tunisiens au Canada peuvent voter à Montréal au siège de notre représentation consulaire. On usera même de la résidence de l'ambassadeur tunisien en cas de besoin. J'espère que nos compatriotes électeurs sauront se plier aux règles d'organisation pour que la sécurité canadienne n'intervienne pas pour mettre de l'ordre dans les rangs tunisiens. » avance-t-elle. Mona BEN GAMRA amad salem [email protected]