De Hechmi GHACHEM - Samedi 9 juillet. Comme prévu, L.S qui s'intéresse à toutes les magouilles qui se sont tramées ces dernières années, à la médina, est venu me chercher. Objectif : me faire découvrir les crevasses et les prétendues fouilles, qui jalonnent l'immense ceinture qui entoure le phare et les deux mausolées phares de Bordj Errass. A savoir, Sidi Jabeur et Sidi Hassen. Plus bas, vers le versant sud, à quelques dizaines de mètres de Sour El Bibane, étrangement appelée « Porte de Cléopâtre », il y avait un troisième mausolée, beaucoup moins imposant (puisqu'il n'était représenté que par un dôme, posé à même le sol), appelé Sidi Abdellatif. Arrivé sur place, nul trace du petit dôme, mais un énorme trou à la place, qui semble se prolonger par un tunnel, à moitié recouvert de pierres et de détritus. Action réalisée à la va-vite, comme si, ceux qui agissaient, avaient peur d'être suivis. Pourquoi a-t-on creusé cet énorme trou, à la place du dôme ? Et pourquoi en a-t- on réalisé une bonne dizaine, éparpillés ça et là, dans cet immense terrain qui cerne le Cap -Africa, du versant sud de la mer, passant par la M'Rissa (le petit port) à l'est, pour aboutir au tronçon du rempart de l'Alhambra, côté nord ? Il paraîtrait que les travaux ont été réalisés de nuit, avec la présence de quelques forces de l'ordre, et du premier responsable régional du ministère de la Culture et du Patrimoine. Pressé de questions, ce dernier aurait déclaré sa non- implication quant aux faits sus-indiqués. Après les crevasses du Cap, nous longeâmes la route qui mène au port punique. L'entrée est nommée comme cela se doit « Porte de la Mer ». Et l'on a utilisé deux sortes de matériaux pour sa réalisation : des pierres et des colonnes de marbre, datant de l'époque punique, et d'autres du début du règne Fatimide. Ne soyez pas étonnés, mais les colonnes de marbre, puniques, n'existent plus. Par quel tour de magie ? Là, encore « les responsables du patrimoine » n'ont aucune réponse à donner. De là, nous rejoignons le vieux Bordj, que beaucoup prennent pour Fatimide et qui est en réalité Espagnol. Là encore, nous constatons l'absence de quelques immenses et antiques canons, posés tout autour de l'édifice. Et la disparition, des innombrables chapiteaux, qui jalonnaient le tunnel d'entrée, et une partie de la cour de la forteresse. La réponse du responsable « archéologique » est là encore des plus convaincantes : on les a volés. Qui ? Il n'en sait rien. Comment peut-on voler des canons et des chapiteaux qui pèsent quelques tonnes, comme s'il s'agissait de simples petits jouets en plastique ? Seul Imed et… Imed et… Kamel et…, et quelques autres, que nous préservons pour le moment, doivent en connaître la réponse. Mais personne ne sait où ils se trouvent. En prison ? Peut-être ! En pleine nature ? Sûrement ! Mais sûrement pas tapis dans l'une des crevasses qu'ils ont creusées à Bordj –Errass. Pourtant, ce serait là, la meilleure place.