Au vu des circonstances le moins que l'on puisse dire désastreuses ayant précédé le déplacement des gafsiens à la capitale pour y affronter l'ogre espérantiste, d'aucuns à Gafsa n'accordaient la moindre chance aux centristes non pas pour sortir indemnes des affres du leader, mais de rentrer avec une défaite honorable en minimisant les dégâts. Une préparation insuffisante marquée surtout par des débrayages à répétition et même les 5 mille dinars nécessaires pour assurer le déplacement à Tunis n'étaient pas disponibles dans les caisses. D'ailleurs Faouzi Ktari a été très explicite sur cette affaire : « J'ai dû couvrir ces frais de ma propre poche au prix de grands sacrifices. Mais j'ai convenu avec mes joueurs et les membres de mon staff que si au courant de cette semaine les liquidités ne nous parviendraient pas, El Gaoufel se retirerait définitivement de la compétition. » Emir Omrani sur le banc! Mettre sur le banc la pièce maitresse, l'atout N°1 des gafsiens Emir Omrani pour ne l'injecter qu'au dernier quart d'heure de la rencontre était un coup de bluff très risqué par Ben Sassi. Sa vision des choses était très réaliste et corroborait parfaitement avec les moyens et le potentiel dont il disposait. Il savait qu'il ne pouvait rivaliser avec l'Espérance en allant la chercher. Du coup, il amassa ses troupes en deux voire trois rideaux défensifs disposés assez loin de leur zone avec un marquage à la culotte des hommes de base adverses. Msakni muselé n'a pas eu son rayonnement habituel, Bouazzi revenant d'une longue période d'inactivité et gêné dans les entournures par son ange gardien manqua donc de jus et d'influx et Traoré ne put sortir ses accélérations habituelles et encore moins menacer Baaboura qu'en une seule fois sur une reprise instantanée renvoyée par la transversale. Sentant les locaux émoussés par une aussi important débauche d'énergie « stérile », Ben Sassi injecta alors Omrani pour aller titiller l'arrière garde « sang et or » concédant de larges espaces en voulant porter main forte devant. Kramti d'ailleurs aurait pu réussir le holdup parfait en fin de match n'eut été l'intervention miraculeuse de Ben Chrifia. Un point donc très bon à prendre glané du difficile terrain de Radès et devant le leader qui plus est. De bon augure donc pour les protégés de Ktari en attendant confirmation la ronde prochaine contre les sfaxiens mais au complexe de Gafsa ce coup-ci.