Pour la deuxième fois, cette affaire est traitée devant la cour d'appel de Tunis sur décision de la cour de cassation. L'inculpé dans cette affaire qui a comparu en état d'arrestation devant la dite cour a interjeté appel contre une condamnation à 20 ans de prison ferme pour crime prémédité, et 6 mois de prison ferme pour complicité de prostitution clandestine et ivresse. A titre de rappel, cette affaire (parue sur les colonnes des faits divers de notre journal) remonte à deux années. Une soirée au cours de laquelle l'inculpé a passé un bon bout de temps avec des amis en train de consommer de l'alcool. C'est vers 6H du matin qu'il les a quittés. Il était en compagnie de sa concubine. Cette dernière devait rentrer au domicile de ses parents situé dans une ville proche de la capitale. En cours de route une altercation a eu lieu entre eux. Cette dernière a reçu une communication téléphonique. A la fin de la communication son concubin, vu l'état dans lequel il était, a ouvert la portière et l'a poussée dans le vide. Au cours de sa chute sa tête a heurté le sol et elle a perdu la vie. Son compagnon n'a même pas daigné s'arrêter pour la secourir. Il a continué à rouler à bord de sa camionnette comme si de rien n'était. Il ne savait pas qu'à ce moment un de ses amis qui roulait derrière lui a vu la scène et l'a décrite lors de son témoignage. Il a dit que son ami tenait le volant avec la main gauche et de sa main droite il est arrivé à ouvrir la portière située près de sa concubine et l'a poussée vers l'extérieur. Il a ajouté qu'il a rejoint son ami et l'a obligé à s'arrêter près d'une station de service et lui a demandé d'aller au secours de la fille tandis que lui, il s'est dirigé vers le poste de la garde nationale et là il a relaté les faits. Interrogé par le juge, l'accusé a déclaré qu'il était en train de conduire sa camionnette. Sa compagne a reçu un appel téléphonique de sa sœur. Cette dernière lui reprochait de ne pas être encore rentrée chez elle. C'est à la suite de cette conversation qu'il y a eu altercation. Sa compagne assise à côté de lui a ouvert la portière et s'est jetée dans le vide. Son avocat, au cours d'une longue plaidoirie a demandé d'annuler le premier jugement. Son client n'a jamais prémédité de meurtre contre sa concubine, il n'y a dans le dossier aucun élément matériel qui le confirme. Tout ce qu'on pourrait lui reprocher c'est de ne pas avoir secouru la victime après sa chute. Il a prié le juge de considérer l'acte comme étant un accident ayant causé la mort sans vouloir la donner. L'affaire a été mise en délibéré.