« Femme et consommation durable », un concept encore méconnu en Tunisie ainsi que dans d'autres pays de la rive Sud de la Méditerranée, a fait hier, l'objet d'un séminaire organisé par le Centre des Femmes Arabes pour la Formation et la Recherche (CAWTAR), en collaboration avec d'autres associations dont, Borgo della conoscenza (Italie), SDI med (France) et NSCE (North South Consultants Exchange- Nord Sud Consultants Echange) (Egypte). En fait, ceux ou celles qui connaissent la définition de ce concept sont rares. Deux enquêtes respectivement réalisées en Tunisie et en Egypte ont démontré que le degré de connaissance des concepts liés au développement et à la consommation durables reste assez superficiel dans les deux pays. Déterminée comme étant le mode de consommation responsable et qui prend en considération son environnement (individus et nature), la consommation durable dépend notamment du comportement de la femme au sein de sa famille ainsi qu'au travail. Celle-ci est considérée même comme un acteur primordial et déterminant pour enraciner cette notion qui fait partie intégrante de la protection de l'environnement et du développement durable. D'ailleurs, tout un projet est envisagé dans ce sens. Se basant sur l'analyse et la définition de modèles pour l'éducation à la consommation durable par les femmes des pays du sud de la Méditerranée, le projet est réalisé par « Borgo della Conoscenza » en collaboration avec le « CAWTAR » et les partenaires déjà cités. Objectif commun : instaurer une nouvelle culture et changer le comportement des consommateurs qui devront prendre en considération la protection de l'environnement et le respect de la nature. Le projet part également de la conviction que pour assurer la durabilité dans le contexte de la Méditerranée, il est nécessaire d'induire un changement dans les comportements de consommation et de production. Ils doivent en fait être attentifs aux questions environnementales et sociales. Et la responsabilité de la femme ? Cette démarche dépend entre autres de la femme qui est considérée comme pilier fondamental de la société. Son rôle est également important dans le processus de diffusion du concept. Cependant limitées sont celles qui ont entendu parler de la consommation durable. Les enquêtes réalisées en Tunisie et en Egypte l'ont bien démontré. En Tunsie, la connaissance des concepts liés au développement et à la consommation durable est superficielle. C'est le cas aussi en Egypte où les personnes sondées ont confirmé qu'ils connaissent mal cette notion. Le niveau de sensibilisation de la population, des décideurs et des ONG est également limité dans ce pays, d'où la nécessité d'établir des programmes pour inculquer ce comportement auprès des citoyens dont les femmes. Il s'agit d'ailleurs de l'objectif du projet instauré par le CAWTAR. Le centre compte dans ce cadre assurer des sessions de formation et de sensibilisation pour mieux attirer l'attention sur la consommation durable. Cela répondra à la demande des sondés dans les deux pays qui ont proposé de bénéficier de formation dans le domaine pour pouvoir toucher la population en général dans une deuxième étape. Ils ont aussi proposé de créer un réseau entre les acteurs de la société civile pour partager les connaissances et les compétences dans le domaine ainsi que les opportunités. Autres propositions, renforcer le rôle de la femme dans la société civile et dans ses espaces de vie et ce en optant pour des produits qui respectent l'équilibre de l'environnement et qui ne sont pas nuisibles à l'écosystème. Jouant un rôle important au sein de sa famille et dans le milieu professionnel, elle peut opter pour les produits qui respectent l'équilibre de l'environnement. Mais comment sera-t-elle capable d'opter pour ce choix alors que la quasi-totalité des produits disponibles dans le marché tunisien ne sont pas écologiques ? « On peut avouer que la démarche sera accomplie progressivement », répond M. Hafedf Zaafrane Consultant. « L'expérience a été lancée en Tunisie par les ampoules économiques et nous aspirons à ce que la liste de produits sera élargie lors des prochaines années », ajoute le consultant. Il considère aussi que la femme a un rôle important à trois niveaux : « dans la communauté, en tant qu'actrice dans la société civile et responsable de famille ». En fait, le concept est plus ou moins adopté en Europe où 20 % des consommateurs respectent l'environnement en achetant des produits « écolos ». Serons-nous en mesure de consommer sans détruire l'environnement ? Les femmes sont classées comme meilleurs acteurs pour déclencher et développer ce changement, car ce sont elles qui prennent la plupart des décisions au niveau de la gestion de la famille et donc des achats des produits.