En prenant la majorité des décisions au foyer et en assurant l'éducation des enfants, les femmes sont plus habilitées à orienter la consommation et les comportements vers les exigences du développement durable La femme a un rôle important à jouer dans la préservation de l'environnement et le développement durable. C'est elle qui est chargée, dans la plupart des cas, de faire les courses et de préparer les repas. Elle contribue également à l'éducation de ses enfants pour qu'ils adoptent un comportement rationnel vis-à-vis de l'environnement. Les femmes peuvent faire mieux en adhérant à une association environnementale ou autres. D'après une étude tunisienne élaborée récemment sur le rôle des femmes dans la société civile, ces dernières «sont bien impliquées dans le processus de la protection de l'environnement. Les femmes représentent environ le tiers de l'ensemble des adhérents aux associations et l'on compte environ 35 femmes présidentes d'associations nationales». Les associations œuvrant dans le domaine de l'environnement représentent environ 2% des associations dans notre pays, chiffre appelé à évoluer au cours de la prochaine étape. La présence de la femme y sera, espérons-le, renforcée. Au nombre de 200, ces associations comptent plusieurs femmes actives. Elles représentent environ 35% des adhérents à l'ensemble des associations. Avec les mutations qu'a connues la société, l'amélioration du pouvoir d'achat, il y a eu changement des modes de consommation : les jeunes et moins jeunes se dirigent davantage vers la restauration rapide pour consommer des fritures et autres plats à base de graisse, nocifs pour la santé. Adopter de nouvelles habitudes Selon l'étude, «l'état de connaissance des concepts liés au développement et à la consommation durables reste assez superficiel. Si la notion de développement durable est bien assimilée par les représentants des organisations non gouvernementales (ONG), plusieurs autres concepts et références restent moins connus». Et ce n'est pas par hasard que les représentants des ONG trouvent des difficultés à recourir à des références internationales dans le domaine du développement et de la consommation durables qui peuvent être considérés, en fin de compte, comme des concepts nouveaux nés suite aux défis imposés comme ceux qui concernent le réchauffement climatique, la déforestation, l'invasion des déchets ménagers qui augmentent d'une année à l'autre…La stratégie nationale en matière de développement durable devrait pourtant résoudre bien des problèmes. Les représentants des ONG parlent de stratégies sectorielles auxquelles la stratégie nationale doit se référer. Par ailleurs, des études pour des modèles pour l'éducation à la consommation durable par les femmes des pays du sud de la Méditerranée ont été élaborées. Les femmes peuvent bien contribuer à sauver la planète des dangers liés aux changements climatiques grâce notamment à une consommation durable. Il est vrai que les femmes prennent la majorité des décisions au foyer pour gérer les affaires de la famille. Ces décisions ont trait, entre autres, à la consommation d'énergie, à l'alimentation, aux vêtements, aux déchets, à l'eau…Les actions de sensibilisation, d'éducation et de formation au profit des femmes peuvent améliorer la situation en adoptant de nouvelles habitudes. Les femmes peuvent susciter une plus grande attention à la consommation durable des jeunes, des familles et des organisations. Un séminaire a été organisé récemment à Tunis autour des résultats de la recherche menée par le Cawtar et NSCE (North-South Consultancy Exchange, Le Caire) sur le rôle des femmes dans la consommation durable dans le sud de la Méditerranée. Ces résultats indiquent que la consommation durable est un thème innovateur qui doit être approfondi, notamment par le biais d'une comparaison multi-sectorielle. Préparer le cadre institutionnel et juridique Ce travail a été entrepris pour vérifier la situation et le potentiel du domaine du développement durable en Tunisie et en Egypte. Une attention particulière a été donnée au rôle que les femmes peuvent jouer dans la consommation et la production durables. La consommation durable est considérée comme un nouveau défi auquel les pays du sud de la Méditerranée doivent faire face, d'autant plus que les produits alimentaires sont de plus en plus limités alors que la demande ne cesse d'accroître. Le projet de consommation durable a mis en exergue l'attention qui devrait être accordée à la production et à la consommation durables sans négliger les comportements rationnels à adopter. Il est nécessaire de préparer le cadre institutionnel et juridique pour engager «un nouvel ordre». Mais le changement ne peut se faire effectivement qu'à partir de la base, c'est-à-dire en impliquant davantage les femmes, considérées comme les acteurs indiqués pour déclencher et développer ce changement. Mieux encore, les femmes peuvent jouer un rôle décisif non seulement en matière de consommation durable, mais aussi de développement d'entreprises et de création de nouveaux emplois «verts». Il s'agissait dans ce séminaire de définir les modèles pour «l'éducation à la consommation durable par les femmes des pays du sud de la Méditerranée». Le Processus de Marrakech est une plate-forme dynamique qui compte de multiples acteurs et vise à soutenir la mise en œuvre des projets et des stratégies sur la consommation et la production durables (SCP) et l'élaboration d'un cadre mondial d'action à ce sujet. Les sept idées-forces du programme que l'on compte mettre en œuvre sont axées autour de la coopération avec l'Afrique, l'encouragement des produits durables, les achats, le tourisme, le bâtiment et les constructions durables ; les styles de vie durables, l'éducation pour une consommation durable