L'ex-technicien atomiste israélien, Mordehaï Vanunu, qui a purgé 18 ans de prison pour des révélations sur le programme nucléaire de son pays, a entamé hier une peine de trois mois de prison, a-t-on appris de sources judiciaires. M. Vanunu avait été condamné en décembre à trois mois de prison ou trois mois de travaux d'intérêt public dans un quartier juif pour avoir violé un ordre lui interdisant tout contact avec des étrangers. L'ex-technicien nucléaire avait exigé d'effectuer ses travaux uniquement dans le secteur arabe d'Al Qods-est, dans la partie orientale de la ville annexée après sa conquête en 1967, ce qui lui avait été refusé. "Honte à vous Israël (...) qui me renvoie en prison après 24 années, pour seul motif que j'ai proclamé la vérité", a déclaré le condamné, dans un communiqué, cité par le site Ynet du quotidien Yediot Aharonot. "Ce que vous n'avez pas pu obtenir de moi en m'enfermant 18 années en prison, vous ne l'obtiendrez pas en m'enfermant trois mois", a-t-il proclamé. M. Vanunu, 55 ans, a passé 18 ans en prison ferme, condamné pour "espionnage" après avoir communiqué des secrets nucléaires d'Israël à l'hebdomadaire londonien The Sunday Times qui les avait publiés. Ex-technicien de la centrale nucléaire de Dimona (sud d'Israël), il a été libéré en avril 2004 et, depuis lors, a déjà été inculpé à au moins 21 reprises par la justice pour avoir enfreint les restrictions à sa liberté. Il lui est interdit de quitter le territoire national ou d'entrer en contact avec des étrangers, notamment des journalistes, sans autorisation préalable. Converti au christianisme, M. Vanunu, qui ne se considère plus comme Israélien, a demandé en vain l'asile dans plusieurs pays occidentaux depuis sa remise en liberté. Il se plaint d'être soumis à une surveillance constante. Les dirigeants israéliens pratiquent la doctrine dite de "l'ambiguïté délibérée", qui consiste à affirmer que leur pays ne sera pas le "premier à introduire l'armement nucléaire au Moyen-Orient".