Election présidentielle dans les six mois Le Temps-Agences- Le gouvernement par intérim porté au pouvoir par un soulèvement au Kirghizstan a promis hier l'organisation d'une élection présidentielle dans les six mois, tout en affirmant que le président évincé Kourmanbek Bakiev tentait de rassembler ses partisans dans le sud du pays. Lors d'une conférence de presse, Rosa Otounbaïeva, chef du gouvernement par intérim installé à l'issue du soulèvement qui a fait de 75 à 100 morts mercredi et un millier de blessés, selon les sources, a également annoncé que le Parlement allait être dissous. "Le pouvoir est sous le contrôle du gouvernement provisoire. Ce système politique va fonctionner durant six mois pour préparer une nouvelle Constitution et organiser la tenue d'une élection présidentielle conforme à toutes les règles démocratiques", a-t-elle déclaré à la presse. L'ancienne ministre des Affaires étrangères a promis que son gouvernement ne répéterait pas les erreurs de Bakiev, porté au pouvoir par une révolution en 2005, mais lâché rapidement par ses propres partisans. L'opposition contrôle les forces armées, a indiqué de son côté le ministre de la Défense par intérim, le général Ismaïl Issakov, soulignant que l'armée s'était mise "totalement du côté" du nouveau pouvoir. L'ex-république soviétique d'Asie centrale, qui abrite une base américaine clé pour les opérations en Afghanistan, a été plongée dans des crises politiques à répétition. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a offert l'aide de la Russie, au cours d'une conversation téléphonique avec Mme Otounbaïeva, a indiqué hier le porte-parole du chef de gouvernement russe. Moscou a par ailleurs dépêché au Kirghizstan quelque 150 parachutistes à sa base militaire de Kant, non loin de la capitale Bichkek, afin d'assurer la sécurité des familles de militaires russes, a déclaré le chef d'état-major général des forces russes, Nikolaï Makarov. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé pour sa part l'envoi d'un émissaire au Kirghizstan ainsi que l'OSCE. Mme Otounbaïeva a tenté de rassurer les Etats-Unis en déclarant que le fonctionnement de la base militaire américaine de Manas, près de Bichkek, par laquelle transitent la plupart de leurs soldats déployés en Afghanistan, n'était pas compromis.