Le Temps-Agences- La Chine a déclaré hier s'opposer "fermement" à une prochaine rencontre entre le président américain Barack Obama et le dalaï lama au lendemain de la confirmation d'un tel entretien par la Maison blanche. "La Chine s'oppose fermement à la visite du dalaï lama aux Etats-Unis et à ce que des dirigeants américains reçoivent le dalaï lama", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ma Zhaoxu dans un communiqué. "Cette position est constante et connue", a-t-il ajouté, soulignant qu'elle avait été rappelée à M. Obama lors de sa visite en Chine en novembre. "Nous appelons les Etats-Unis à reconnaître le caractère très sensible de la question tibétaine et à la gérer de manière appropriée afin d'éviter de porter encore plus atteinte aux relations sino-américaines", a poursuivi le porte-parole. Le dalaï lama, leader spirituel tibétain en exil, que Pékin accuse de "séparatisme", est attendu aux Etats-Unis à la mi-février et la Maison Blanche a confirmé mardi que le président américain le rencontrerait. "Le président a dit aux dirigeants chinois lors de son voyage (à Pékin) l'année dernière qu'il rencontrerait le dalaï lama, et c'est ce qu'il a l'intention de faire", a expliqué un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton. "Le dalaï lama est une figure religieuse et culturelle respectée dans le monde entier, et c'est à ce titre que le président va le rencontrer", a précisé M. Burton. Un peu plus tôt mardi, la Chine avait mis en garde les Etats-Unis contre une telle rencontre, estimant qu'elle "minerait sérieusement" les relations entre les deux pays, déjà éprouvées par l'affaire Google et l'annonce de la vente d'armes à Taïwan. La question tibétaine est un sujet récurrent de frictions entre Pékin et les puissances occidentales, la Chine accusant le dalaï lama, qui vit en exil depuis 1959 à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, de chercher à obtenir l'indépendance du Tibet, ce qu'il nie. Fin 2008 et début 2009, les relations entre la France et la Chine avaient connu des turbulences en raison notamment de la rencontre en décembre 2008 entre le président français Nicolas Sarkozy et le dalaï lama. Pékin assure que le Tibet fait partie de la Chine depuis le XIIIe siècle, une affirmation contestée par le gouvernement tibétain en exil. La semaine dernière, deux envoyés spéciaux du dalaï lama ont renoué le dialogue avec le gouvernement chinois, interrompu depuis plus d'un an. Ils ont affirmé avoir demandé à ce dernier de mettre fin à ses accusations "sans fondement" contre le chef spirituel des Tibétains en exil. "Nous avons plutôt pressé les dirigeants chinois de travailler avec lui pour trouver une solution au problème tibétain acceptable des deux côtés", ont-ils dit. Pékin a réaffirmé aux représentants du dalaï lama son refus de toute concession sur la souveraineté chinoise au Tibet.