* Et bientôt, ce sera Airbus Pour atténuer les effets néfastes d'un euro fort face à une monnaie américaine faible, les avionneurs européens se tournent ces quelques dernières années vers les pays où le coût de la main d'oeuvre est moins élevé pour installer des unités et usines industrielles dans le domaine de l'aéronautique. Ce serrage de boulons a jusqu'ici beaucoup profité aux pays du Maghreb, encore plus pour la Tunisie. En effet, l'arrivée d'Airbus sur notre sol ne manquera pas de donner un fort élan à un secteur en pleine croissance (20% en moyenne annuelle), à en croire le Groupement des industries tunisiennes aéronautiques et spatiales (Gitas). Un nombre croissant d'entreprises du secteur aérospatial français comme Zodiac, Latecoere et Sogema sont déjà implantées en Tunisie, outre la construction par Airbus d'une usine près de Tunis. Le Gitas, groupement de sociétés voit son effectif atteindre les 19 entreprises contre seulement sept en 2007. Le but est d'atteindre les 30 entreprises à la fin de 2009, générant 2.000 emplois dans trois pôles géographiques: le Grand-Tunis, Soliman et Sousse. Les activités de ces entreprises se déclinent dans trois grands axes. L'ingénierie qui comprend les activités de l'électronique embarquée, les composants électroniques et le développement de logiciels. Le second axe est celui de la production, qui comprend entre autres, l'usinage mécanique, l'assemblage avion et le traitement de surfaces ainsi que l'axe des services, qui comprend, quant à lui, la maintenance et d'autres services pour l'aéronautique. Les membres du cartel GITAS, auraient été parmi les plus heureux d'apprendre la nouvelle de la création d'un parc spécialisé et l'installation prochaine d'Airbus, à El Mghira , sud de Tunis. Presque aussi heureux sont les autres constructeurs français, qui devraient trouver en Tunisie une base de production internationale pour les composants aéronautiques. La Tunisie pourrait donc être, dans les années à venir, l'un des premiers sites low-cost pour les avionneurs. Les constructeurs français n'ont cessé depuis un certain temps à rallier Tunis. D'ailleurs, treize entreprises, de Bordeaux et de Toulouse, opérant dans le secteur des services aéronautiques, de l'ingénierie et des équipements aéronautiques et mécaniques, représentées soit par leurs Pdg ou leurs gérants, à l'instar de « Acieroid », « ARPS Consulting », « Isi Midi Pyrénées », ou encore « Liebherr Aerospace » et « PMTL », sont présentes parmi nous du 26 au 30 mai 2009 en vue d'explorer des pistes de réalisation de projets en Tunisie dans le domaine de l'industrie aéronautique. Il s'agit, ont-ils précisé lors d'une journée organisée à cette occasion de rechercher des relais logistiques et des opportunités de partenariat et de sous-traitance en Tunisie, un site qui revêt un intérêt particulier dans la mesure où la plupart des grandes entreprises mondiales opérant dans cette filière risquent de connaître, au cours de cette année, les contraintes de la conjoncture internationale marquée par l'instabilité des marchés et la réduction de la demande. M. F.Klaus, directeur de l'industrie à la chambre de commerce et d'industrie de Toulouse, a souligné que "la mission aéronautique Toulouse/Bordeaux", visitera trois sites implantés en Tunisie dont le site du groupe Aérolia (leader français des aérostructures) et a programmé 130 rendez-vous avec le tissu industriel tunisien. M. Philippe Cussonnet, président du GITAS (groupement des industries aéronautiques et spatiales) a pour sa part présenté cette structure créée en 2006 et qui regroupe 19 entreprises opérant dans le domaine aéronautique et spatial implantées en Tunisie. M. Tauzin, vice-président de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Bordeaux a procédé à une brève présentation du secteur aéronautique dans la région, et notamment du pôle de compétitivité aérospace Vallée, numéro un mondial, en Europe du secteur, offrant 100 mille emplois et dont la particularité est de mettre en relation directe et sur un même site les industries aéronautiques, la recherche et développement et l'université. «Nous sommes fortement touchés par la crise et les commandes sont en baisse. Mais je demeure fortement confiant qu'il faut savoir faire ensemble, Tunisiens et Français, face à l'adversité. Ce n'est que par le partenariat et l'innovation que l'on pourrait sortir de la crise», a déclaré M. Tauzin. Mme. Mongia Khémiri, Directrice générale de la FIPA (agence de promotion de l'investissement extérieur) a indiqué, à cette occasion, que la Tunisie offre d'importants avantages législatifs, réglementaires et des ressources humaines compétentes, dispose de tous les atouts pour devenir une plate-forme régionale, voire un hub d'affaires notamment pour les entreprises opérant dans le secteur aéronautique, a-t-elle affirmé. De son côté, M. Sami Zaoui, représentant d' "Ernest & Young Tunisie" a présenté une étude réalisée par ce cabinet international d'études, sur les perspectives de développement du secteur des IME à L'horizon 2016. Il en ressort que la Tunisie est l'un des premiers pays exportateurs industriels de la Rive Sud de la méditerranée et qui constitue une plate-forme entre les deux rives, dispose de moult atouts (qualification des compétences, logistique moderne), propres à sécuriser l'investisseur européen, notamment, français en cette période de crise aux effets incertains. Pour M. Foued Lakhoua, Président de la CTFCI , a préféré ne pas s'y attarder et s'est contenté de passer quelques messages à ses hôtes. Pour lui, le tissu industriel tunisien regroupe plus de 1500 entreprises relevant des secteurs des industries mécaniques, électriques, plastiques et caoutchouc, éligibles à une mise à niveau et qui pourraient obtenir des qualifications aéronautiques. Ils « peuvent être de véritables partenaires industriels pour vos entreprises», précisant que plus de 70 rendez-vous avec des entreprises tunisiennes ont été programmés, le président la chambre a fini par exprimer son souhait que ces meetings « puissent aboutir à des résultats concrets au bénéfice des deux parties, c'est-à-dire un partenariat gagnant-gagnant », et réaffirmant la disposition de la CTFCO d'accompagner les entreprises françaises dans leur implantation en Tunisie. Le secteur s'attend actuellement au démarrage du projet du parc aéronautique d'Aérolia, dont les travaux ont déjà commencé. Par ailleurs, d'autres projets sont en cours, tels que ceux de Hutchinson ou celui de Alenia, ainsi que d'autres à l'étude, tels que ceux de Safran et de B.A.E, cela sans nommer les autres projets dans le domaine de l'ingénierie et de nouvelles compétences (outillage, composite). La balle est actuellement dans le camp de la Tunisie.