Le tribunal de première instance de Tunis vient d'examiner une affaire d'escroquerie dont a été victime le gérant d'une boutique de téléphones portables qui a vendu des appareils téléphoniques contre un chèque en bois. Le dossier de l'affaire montre que le jeune homme qui visita ledit magasin de vente de téléphones portables, avait l'air très intéressé par les multiples appareils performants et de dernier cri que le négoce exposait à la vente. Le geste pondéré, le client mit du temps à choisir les appareils qui lui convenaient le plus et dont le coût total, s'élevait à 1500 dinars. Il demanda au vendeur de les lui emballer et il les emporta moyennant un chèque de 3500 dinars. Le vendeur lui fit part de son étonnement, en remarquant que ladite somme était bien supérieure à celle des deux appareils vendus. Mais il le rassura qu'il reviendrait le lendemain pour se procurer d'autres appareils avec la différence. Bien qu'il en accepta l'augure, le vendeur manifesta un tant soit peu d'inquiétude, sans pour autant aller jusqu'à imaginer le pire. Toutefois, le jeune homme ne remit plus les pieds au magasin en question, et le vendeur crut bon de donner le chèque de 3500 dinars, en paiement pour l'achat d'autres marchandises. Cependant le chèque en question s'avéra falsifié, puisqu'il fit l'objet de rejet à la banque pour cause d'opposition. En fin de course, aussi bien le jeune homme, émetteur du chèque, que le commerçant et son ami qui a présenté le chèque se trouvèrent impliqués dans une affaire de falsification de chèque. Inculpés de vol et de falsification de chèque, ils comparurent dernièrement devant le tribunal pour répondre des faits incriminés. Le détenteur initial du chèque litigieux, déclara qu'il n'avait procédé à aucune falsification dudit chèque. Il affirma qu'il était victime de cette machination du moment qu'il n'a pas récupéré le montant libellé sur le chèque. Quant au commerçant, il déclara qu'il connaissait le jeune homme depuis bien longtemps, ayant été, à un moment donné son compagnon de cellule. Il avait pris le chèque en question en contrepartie de la marchandise vendue et il n'avait aucune idée sur son origine douteuse. L'expertise ordonnée par le juge d'instruction, révéla que l'écriture libellée sur le chèque litigieux ressemblait fortement à celle de l'accusé principal, celui qui s'est présenté pour l'achat des téléphones portables. Le troisième complice déclara qu'il était hors de cause, ayant tout simplement reçu le chèque remis par le commerçant et il l'a remis à l'encaissement. L'avocat de la défense fit remarquer que la falsification dont est accusé son client n'est pas prouvée de manière indubitable. Toutefois, le tribunal après en avoir délibéré, condamna l'accusé principal à trois ans d'emprisonnement, ainsi que d'une amende. Le premier complice fut condamné à deux ans de prison et d'une amende également. Quant au troisième accusé, il fut déclaré hors de cause par le tribunal qui l'acquitta sur cette base.